Huit petits mois nous séparent du départ définitif du palais de Koulouba du général Amadou Toumani Touré. Cependant, le cours des évènements donne l’impression que le président sortant prépare un coup contre son peuple. Reformes institutionnelles et relecture d’autres textes fondamentaux sont entre autres des doléances du général. Mais à quelles fins ? ATT rétorque qu’il n’a rien à gagner et mieux qu’il reviendra à son successeur de promulguer la nouvelle constitution. Cela suppose que le référendum et l’élection présidentielle seront couplés en 2012. A ce niveau, le général veut jouer comme à ses habitudes avec la ruse qu’il lui a toujours réussi jusque là dans la gestion des affaires publiques.
En couplant ces deux consultations, il pourra subtilement cacher la faible mobilisation pour la révision constitutionnelle et éventuellement un vote sanction au référendum.
Quelque part, ATT cacherait bien quelque chose à son peuple dans un environnement politique sous régional qui lui est pourtant favorable à cause des différentes révisions de la constitution récemment opérées par les présidents démocratiquement élus. Ce qui me donne du tournis, malgré les contestations exprimées par les uns et les autres Amadou Toumani Touré tient à ses reformes, et une relecture de la loi électorale et il est aidé en cela par des intellectuels pompeusement appelés experts. Qui sont-ils ?
D’anciens ministres en chômage technique et de cadres prêts à tout pour un strapontin. A quoi servent-ils ? A mettre en déroute le président sortant par leur expertise payée à prix d’or. Combien de coups foirés, en Afrique, sont à l’actif des experts ? Les experts ont accompagné Mamadou Tandia jusqu’à la chute de son régime ; des experts ont également soutenu Laurent Gbagbo jusqu’à l’écroulement de son régime.
D’autres, certes, ont soutenu que le Guide libyen était sur la bonne voie jusqu’à ce qu’il soit contraint à la clandestinité. Malgré leur échec dans les cas cités, les experts continuent à faire croire aux présidents d’Abdoulaye Wade et d‘Alpha Condé que cela n’arrive qu’aux autres.
En son temps, certains experts commis par l’ex général Moussa Traoré, pour analyser la situation socio politique du pays par rapport au contexte mondial, savaient que le moment crépusculaire sonnait pour le régime de l’ex-UDPM, mais ils ont continué à soutenir le contraire jusqu’au jour où son aide de camp et quelques officiers proches du palais ont décidé de l’arrêter.
Amy SANOGO