2012 s’approche à grands pas et nous assistons de jour en jour à l’effritement des partis politiques au profit des candidatures indépendantes. Ce qui est une honte pour les politiciens.
En effet, c’est presque devenu une tradition, chaque fois à la veille de l’élection présidentielle, on assiste à l’éclatement des partis politiques au profit des indépendants. L’on se rappelle encore en 2002 qu’on a assisté à une multiplication de candidatures au sein d’un même parti au détriment du candidat officiellement investi par le parti ; question de l’affaiblir et permettre l’élection d’un indépendant pour qui on travaillait discrètement.
Si la tactique a bien réussi à cette époque là, nos «bras politiciens» pensent aujourd’hui qu’il faut en faire une tradition. C’est ainsi qu’à cette période de précampagne, l’on assiste à une véritable débandade au sein de la classe politique.
Les partis politiques sont devenus des sources d’abreuvoir pour les indépendants. Et on a entendu sur les antennes d’une station de la place, certains responsables politiques déclarent, je cite : «je vais aider d’abord Modibo Sidibé à monter à Koulouba puisque je pense c’est l’homme qu’il faut pour le Mali, et après si mon parti aura toujours besoin de moi tant mieux, dans le cas contraire…».
La question que l’on se pose est de savoir comment l’on peut participer à la création d’un parti et l’abandonner au profit d’un indépendant quand on sait que l’objectif de tout parti c’est la conquête et l’exercice du pouvoir ? Est-ce à dire qu’il n’y a, au sein de leur parti, aucun homme crédible, capable de conduire le bateau Mali à bon port ?
Ce genre de comportement ne traduit ni plus ni moins qu’un manque de conviction politique et un manque de respect pour le peuple malien. Nous appelons des «politiciens de la honte», car avec ce genre d’attitude, ils ne font honneur ni à leur propre parti, ni à la politique et ni au peuple malien.
Au contraire, ils confirment davantage l’idée qu’on a déjà d’eux à savoir des «opportunistes», des «gens qui font de la politique pour se servir et non pour servir le Mali» et du coup, justifient le dégoût des Maliens envers la politique et ces «politiciens de la honte».
Daouda DOUMBIA