Editorial : Assimi face à l’histoire, face au Mali

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Le Mali vit des moments troubles. Assimi, avec toute sa bonne volonté, a décidé de faire renaître un Mali nouveau. Il veut, selon les credo et les confessions, faire un Mali autre, affranchi des tares et des vices qui nous ont amené dans les profondeurs des abîmes. Pour cela, il pense certainement qu’il faut restreindre les libertés individuelles d’expression et mettre sous le boisseau les acquis de mars 91, que Choguel, son Premier ministre, ne reconnaît pas du reste.

« Je n’ai à offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur », est une phrase célèbre prononcée par Winston Churchill le 13 mai 1940, dans son premier discours devant la Chambre des Communes, après sa nomination au poste de Premier ministre de Grande Bretagne.

Assimi a besoin de tout le Mali. De tous les Maliens. Les exemples et les écoles sont légion. Le tout est de savoir s’il veut le bonheur et le progrès du Mali avec ou sans les Maliens ? Les deux sont certes possibles, mais, dans l’un des cas, l’œuvre ne survit pas au bâtisseur. S’il veut un Mali nouveau, avec les Maliens, il doit accepter les crises, les oppositions, les peaux de banane et même les coups en deçà de l’admis. Les bambara ne disent-ils pas que le chef est celui qui accepte de tout voir, de tout entendre et de tout encaisser ?

Les leaders sont nombreux. Ils sont également nombreux qui se sont dédiés corps et âmes au renouveau de leur pays, confondant leur destin à celui de la nation. Nous sommes en 2022. Les valeurs ont changé, les vecteurs, les normes et les références ne sont plus celles d’il y a une décennie. Le Malien de 2022 n’est pas le même que celui de 1960. Les références et les valeurs non plus.

Oui, le Mali doit avancer à pas forcés. Il a besoin d’un Moïse, pour lui montrer certainement la terre promise, quitte à ne pas y entrer lui-même, mais pas d’un Pyrrhus pour lui assurer une victoire sur Rome.

Il faut qu’Assimi soit pédagogue, moins avare en mots et en rencontres. Il faut qu’il descende frayer avec les filous, les ripoux, les corrompus, les truands, les sages, les intellectuels, les calculateurs, les intéressés, les bons, les mauvais, les indifférents… Tous sont des Maliens. Il est chef de tous, et à ce titre, il ne peut pas être sélectif dans ses fréquentations.

2021 a été horrible. Il ne nous appartient qu’à faire en sorte que 2022 soit meilleur. Le monde est devenu global et interdépendant. A chacun son destin. Mais, on n’a pas besoin de vouloir construire son destin sans les autres. La Mali peut faire l’économie d’une hostilité inutile à l’égard d’autres nations. Grand voyageurs devant l’Eternel, il ne nous sied du reste pas d’ouvrir des hostilités inutiles et d’y épuiser nos énergies que l’on peut consacrer à l’édification du Mali avec les Maliens. Nous n’avons à nous comparer à personne, nous n’avons à nous battre que contre nos démons intérieurs connus de tous. Avec le sacrifice du sang, du labeur, des larmes et de la sueur, nous y arriverons.

Mali-Tribune souhaite bonne et heureuse année à ses lecteurs –payeurs, à ses abonnés et à tout le peuple du Mali !

 

Alexis Kalambry

 

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1 commentaire

  1. C’est regrettable pour ce jeune colonels et ses coéquipiers qui ne savent pas à qui ils ont à faire, d’une part les élites/cadres et d’autre part le peuple qui souffre sans cesse depuis la nuit des temps. Le premier couple est voraces pour la plupart et c’est plus mauvais qui sont aux commandes de nos institutions depuis très longtemps, quant à la deuxième entité, elle est sans problème mais est dans la plupart du temps manipulée par ce couple vorace et sans foi, ni loi. Comment le jeune colonel et ses coéquipiers pourrons manœuvrer entre les membres de ce couple vorace et pouvoir s’en sortir sans heurt? Cela semble impossible, seul Allah pourra les aider dans cet exercice difficile sinon impossible car personne n’a le secret et les versets nécessaires pour mettre le jeune colonels et ses coéquipiers hors d’état de nuire de ces malfrats prédateurs.

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