Editorial : Pourquoi le 26 Mars 1991 ?

5
Monument des Martyrs
Monument des Martyrs

Raison de notre fierté et socle de notre mémoire, voilà de nouveau revenu le 26 Mars.

Ce fut, il y a déjà, il y a seulement, 23 ans, l’aurore de l’espérance, et l’aube d’un Mali innové et rénové, arraché de haute lutte à l’infamie qui l’avait piétiné et mis en coupe réglée.

Il y a 23 ans, en effet le Général Moussa Traoré, et sa camarilla avaient choisi de « tresser une couronne de feu », « abattre l’enfer » sur la tête d’un peuple qui ne revendiquait que liberté et dignité.

 

Les pertes sociales et économiques provoquées par les événements qui ont conduit à la révolution du 26 Mars sont énormes.

 

Ces pertes commencent avant la date de référence et continuent longtemps après.

Le bilan est difficile à établir pour qui recherche une analyse globale et raffinée de la situation.

 

Au lieu de combien de vies humaines perdues, il faut plutôt rechercher combien d’années de vie perdues ?

 

Quant aux dégâts matériels, une analyse économique poussée permettrait de trouver, soit la valeur comptable, soit la valeur vénale des biens au moment des faits.

Un tel rapport, avec une précision mathématique, est-il possible aujourd’hui ?

Que non !

 

Il y a eu victoire le 26 Mars, parce que les Maliens avaient une motivation commune, un but et des objectifs communs et formaient un groupe homogène et cohérent dans la lutte pour le changement.

 

23 ans après, la plupart de ceux qui auront été (ou autoproclamés) acteurs du 26 Mars 1991 ont absolument déçu le peuple Malien.

 

La lutte pour le pouvoir les a tant divisés que la vie publique du pays aura été pendant longtemps paralysée.

 

Ainsi, l’extinction du dialogue entre les acteurs du 26 Mars, l’auto-exclusion, l’animosité, les revendications corporatistes, les grèves à répétitions, l’incapacité des hauts dirigeants (responsables politiques) à travailler ensemble, le manque de discipline ou l’incapacité à tenir des engagements, la mauvaise ou l’absence de communication entre les principaux acteurs du 26 Mars, auront été à la base de ce qui s’est passé il y a 2 ans : un coup d’Etat militaire.

 

 Quelles suggestions pour que le Mali se relève définitivement ?

Il faut que l’ensemble de la classe politique se retrouve autour des valeurs comme la tolérance, le pardon, le compromis et le partage.

 

Il faut aussi s’entendre sur l’essentiel, dans l’intérêt général et chercher un point d’équilibre entre les intérêts des forces opposées.

 

Il y a eu trop de sacrifices, trop de pertes en vies humaines et en biens pour que le 26 Mars soit.

 

Il n’y a donc pas de raisons objectives pour que les idéaux de cette date symbolique ne soient pas partagés, soutenus et défendus jusqu’au bout par Tous !

 

Boubacar Sankaré

Commentaires via Facebook :

5 COMMENTAIRES

  1. Quand des niais essaient de nou faire croire que l’armée malienne était solide sous Balla, avec des militaires sans le sous avec des pantalons reparés à la main, le 1er accord de Tamanarasset signé en janvier 1991 démilitarisant l’extrème nord, acte qui a signé le début de toutes nos malheurss sécuritaires…

  2. Bonjour,
    Excellent et émouvant discours du Président Ibrahim Boubacar Keita pour la commémoration de la journée des martyrs et de la révolution du 26 Mars 1991.

    En parlant de sa fille Ramatoulaye, symbolisant la dépouille injuste de l’innocence comme il le dit, et de nos enfants, frères, sœurs, amis, parents, époux et épouses, martyrs, morts pour notre liberté et notre démocratie, il nous émeut tous.

    Que de pertes pour le Mali. C’est atroce.

    Malgré tout, notre résilience aidant, les Maliens ont su prendre de la hauteur, ont su se retrouver et ont su cultiver le vivre ensemble.

    Cette culture du vivre ensemble, indispensable pour la réconciliation nationale, exige que la vérité, la justice et la non impunité soient mises en avant.

    UNE COLLABORATION, EN BONNE INTELLIGENCE, ENTRE LA JUSTICE ET LA COMMISSION CVJR (COMMISSION VÉRITÉ, JUSTICE ET RÉCONCILIATION) PERMETTRA D’ASSEOIR UNE TELLE JUSTICE POUR TOUS, ÉQUITABLE ET IMPARTIALE, REPOSANT SUR LA VÉRITÉ.

    La réconciliation nationale ne peut se faire que si chaque Malien (e) s’engage et participe aux pourparlers inclusifs pour lesquels le Président IBK tend la main aux uns et aux autres.

    Que tous les Maliens, y compris ceux des groupes armés, prennent cette main tendue, afin d’avancer, ensemble, vers la réconciliation nationale et la refondation durable d’un Mali Un et Indivisible dans lequel chacun (e) doit jouer pleinement son rôle dans le cadre d’une régionalisation qui ne peut être faite sans l’apport et la participation de tous.

    Responsabilisant chacun (e) et permettant l’interaction entre les niveaux, national, régional et local, la régionalisation permettra un développement endogène, utilisant autant que possible et de façon optimale, les ressources régionales et locales.

    Ainsi, les régions deviendront des centres de production de services et de valeur ajoutée.

    Leurs services pourront être utilisées de partout, à travers la mutualisation, le partage et la collaboration.

    Elles contribueront à la richesse nationale.

    Créons cette richesse à travers la régionalisation dans un Mali Un et Indivisible et mutualisons-la pour le bien-être des Maliens et des Maliennes, sans exception.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
    E-mail: Webanassane@yahoo.com
    TEL 78 73 14 61

  3. Merci SAMBPU, je crois que c est sambou. Je voudrais proposer qu on s amuse a dresser une liste des hommes politiques – acteurs du 26 mars- les moins mauvais qui ont géré notre pays de 1991 à aujord hui. Si je commençais par citer : ABOUBACAR BA dit BILL, Mme SY Kadiatou SOW, Me AMIDOU Diabate et Cheick Oumar SISSOKO? À vos appréciations!!!!!!!!

    • @ Lalla.Toujours les moins mauvais:Hamed Mohammed Ag Hamani-Soumana Sacko-Malick COULIBALY-Issa N’DIAYE-Dionkounda Traoré-Bakary Pionier
      -Bassari Touré-Tiénan COULIBALY….la liste est longue.Mais comme on le dit chez nous: “do ka djémbéfola o yé doburankè yé…”.Un bon ministre pour nous peut être un des “pires” pour quelqu’un d’autre dont le père ou le cousin a perdu sa place à l’arrivée de ce dernier
      .

  4. Boubacar Sankaré.Il faut rendre un hommage “mérité” à Karamoko Ismael
    DIABATE du N’KO qui est l’auteur de la peinture sur la photo.Merci pour cette phrase: “23 ans après, la plupart de ceux qui auront été (ou autoproclamés) acteurs du 26 Mars 1991 ont absolument déçu le peuple Malien”.Voilà pourquoi nous autres ne CROYONS PLUS AUX HOMMES POLITIQUES MALIENS (sauf à ceux qu’on n’a pas encore vus à l’oeuvre c’est à dire aux affaires). 😉

Comments are closed.