Le constat est aberrant. Le Mali est sur une poudrière. Dans la partie septentrionale du pays crépissent les armes et la capitale est en ébullition à cause d’un projet référendaire sombre et unilatéral. Un projet de révision de la constitution de 1992 autour duquel le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a décidé enfin d’entreprendre une consultation des forces vives de la Nation. Ce réveil tardif du président intervient suite à l’opposition catégorique de la plateforme An Tè Abanna. Une plateforme regroupant toutes les sensibilités qui, après avoir tenu des meeting et manifs contre la révision constitutionnelle sans succès, a décidé de procéder à la vitesse supérieure à travers la lettre adressée à la présidence indiquant l’ultimatum dont le délai butoir est expiré hier mardi 15 août. Aujourd’hui mercredi 16 août, elle prévoit une grande marche pour appeler à la désobéissance civile. Suite à la détermination de la plateforme An Tè Abanna, le président renoncera. Puisqu’à l’issue des concertations, les forces vives de la nation lui ont demandé de surseoir à réviser la constitution source de tension. Idem pour la Coordination des mouvements armés de l’Azawad(CMA) qui a pondu un communiqué pour s’opposer au projet référendaire du président IBK qui « ne prend pas en compte des points de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger ».
Le président de la République IBK pris ainsi entre des feux, dos au mur n’a pas d’autres alternatives que de renoncer à son projet machiavélique, monarchique, présidentialiste détesté par les Maliens. Selon des observateurs, ce projet de révision constitutionnelle est un danger pour le Mali. Mais, IBK essayera à tout prix de faire valider ce projet de révision constitutionnelle dans le seul intérêt de la France et du lobby financier. Toute chose que le peuple ne permettra pas. Tout porte à croire que comme ses prédécesseurs Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani (ATT), IBK renoncera à son projet polémique pour éviter le chaos. Car même les montagnes tremblent lorsque la volonté du peuple se fait chair.
Aliou Touré