Edito : Vivement l’équité entre les partisans du OUI et du NON!

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Depuis le lancement, le 15 mai 2023,  de la vulgarisation du Projet de Nouvelle Constitution  (PNC) pour un meilleur choix  des électeurs  maliens,  le camp du OUI, diligenté par le Gouvernement et  l’ensemble des Institutions de l’Etat,  et  celui du NON, portés par certains partis politiques ou groupements de partis et Associations, sont rentrés en  campagne électorale référendaire. Mais quasiment, l’ensemble des  plateaux des medias d’Etat sont consacrés au seul camp du OUI au détriment de celui du NON. Ce qui est inadmissible dans un Etat démocratique.  Sans compter que le camp du OUI bat campagne  avec les moyens logistiques et financiers de l’Etat.

 

Pendant  la campagne référendaire de 1992,   le PM Soumana Sacko avait  interdit aux membres du  Gouvernement comme  aux Directeurs des Services  déconcentrés d’user des moyens  logistiques et financiers  de l’Etat pour battre campagne.  Lors de la campagne  du second tour de la présidentielle de 1992,  les candidats Alpha Oumar Konaré et Mamadou Tiéoulé  Konaté ont animé un débat  télévisé (mémorable) sur le plateau de l’ORTM pour convaincre l’électorat à  voter en faveur de leurs projets de société.  A travers des questions posées par les journalistes, chacun a eu l’occasion d’éclairer la lanterne des électeurs sur des thèmes aussi variés que pertinents.

 

Pourtant, c’est le Gouvernement de Transition de l’époque qui était  aussi  porteur du Projet de (nouvelle) Constitution de Février 1992. On comprend aisément  que le  PM Sacko avait  évité d’être, à la fois,  juge et partie. Alors que c’est hélas tout le contraire actuellement. D’autant que  le PM Choguel et l’ensemble des ministres  du Gouvernement  de Transition sont  quotidiennement mobilisés (avec les moyens de l’Etat) pour défendre le OUI. Idem pour les membres du  Conseil National de Transition (CNT). Sans compter que  les plateaux des medias d’Etat sont aussi monopolisés pour la circonstance.

A quatre jours  du vote référendaire et à 48 heures de la clôture de la campagne référendaire, cette situation  injuste  doit illico presto  changer  afin de  pouvoir ramener  l’équité entre les deux camps. Cela est d’autant nécessaire  que les partisans du PNC comme  ses détracteurs sont des citoyens maliens  qui ont constitutionnellement  les mêmes devoirs et  droits.  A cet effet, ils doivent  normalement bénéficier du même traitement. En l’occurrence,  sur les plateaux  de radios ou de TV de l’Etat malien. De même, un camp ne doit plus bénéficier  des moyens logistiques et financiers de l’Etat au détriment de l’autre. L’équité  entre  les partisans du OUI et du NON fut  la règle pendant la campagne référendaire du Projet de Constitution de février 1992. Tout comme lors des élections générales de la même année. Pourquoi pas maintenant ?

Avec   l’ouverture officielle  de la campagne référendaire,  qui a  officiellement débuté  le vendredi  02 juin jusqu’au 16 juin, les medias d’Etat  (qui sont normalement investis d’une mission de service public)  doivent se ressaisir en donnant,  de façon équitable, la parole aux deux camps.  Ainsi, à  l’instar de la Transition de 1991-1992 (dirigée par ATT),  les medias d’Etat  maliens  doivent  organiser,  maintenant et tout de suite, de vrais débats  entre les partisans du Oui et ceux du NON sur  de nombreux thèmes. Comme : Pourquoi une nouvelle Constitution en 2023? Celle du 25 février  1992, toujours en vigueur, est-elle devenue obsolète ?  Quelles  sont les innovations du PNC ? Le PNC va-t-il garantir  la stabilité au Mali ? Quels sont les intérêts d’une Assemblée bicamérale avec l’introduction du Sénat comme deuxième Chambre ?

De tels débats, s’ils ont lieu,  vont permettre  certainement  aux électeurs de comprendre les véritables enjeux  du PNC. Ils  permettraient  aussi  aux détracteurs du PNC de défendre leurs positions. Ainsi, l’électorat  malien  cesserait d’être traité comme du bétail électoral à qui, on impose  le choix d’un contrat social sans qu’il en maîtrise son  contenu. De même, un camp doit cesser de bénéficier seul,  des moyens de l’Etat pour battre campagne. Ce faisant,  c’est le citoyen malien lambda serait édifié. Alors que le système démocratique du Mali se renforcerait davantage.

Gaoussou Madani Traoré  

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