Ce lundi 07 mars, l’État-major général des armées maliennes a reconnu la perte de deux soldats lors d’un accrochage avec les groupes armés terroristes (GAT) à N’Tahaka dans la région de Gao. Neuf terroristes y ont perdu la vie. Dans la même journée du lundi, deux soldats de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) ont trouvé la mort, suite à l’explosion d’un engin explosif improvisé au passage de leur convoi. Mais avant, ce Weekend, soit exactement le vendredi 04 mars 2022, une attaque terroriste contre le poste de sécurité de Mondoro, dans le cercle de Douentza, centre du pays, a fait 27 morts dans les rangs des soldats maliens alors que 70 « terroristes » ont été « neutralisés ». Vu la gravité des évènements, le président de la Transition a décrété un deuil national de trois jours à compter de samedi 0heure. Qu’est-ce qui ne va pas? Sommes-nous retournés dans la situation où nos soldats tombaient constamment dans le piège terroriste ?
Pourtant, ce sont les Forces armées maliennes qui sont dans une dynamique offensive sur l’ensemble du territoire national pour traquer les groupes armés partout où ils peuvent se retrouver. Ce qui les a même rendus, pendant des mois, fébriles et les a obligés de fuir leur sanctuaire dans la désorganisation totale. D’où provient alors ce soudain regain d’attaques surprises contre les Famas quand bien même que c’est elles qui monopolisaient l’initiative du combat sur le terrain ? Qu’est-il arrivé pour qu’elles subissent encore autant de pertes alors que les populations des zones tributaires du terrorisme international commençaient à gagner de l’espoir? Y aurait-t-il, comme dans un passé récent, une force occulte qui renseignerait les GAT sur les positions des Famas ? Seraient-ils les français ? Ou sinon qui ?
Ces derniers moments, avant même les dernières attaques contre les Famas, de sources persistantes véhiculent des informations accusant la France et certains des pays frontaliers du Mali de vouloir attenter, à l’aide des GAT ou de rebellions, à son intégrité territoriale. Les présidents Bazoum et Ouattara sont fortement soupçonnés. Le premier plaide publiquement, auprès de ses députés et son opinion nationale, afin qu’ils acceptent l’arrivée de la force européenne « Takuba », chassée du Mali, sur le territoire nigérien. Il y a peu, Bazoum a même officiellement libéré (pour une prétendue recherche de dialogue avec les terroristes), de grands chefs terroristes nigériens.
Or, une certaine source (en l’occurrence sur les réseaux sociaux), non démentie, affirme que certains terroristes neutralisés par les Famas, lors de l’attaque de Mondoro, seraient parmi les prisonniers libérés par Bazoum. Si l’information arrivait à se vérifier, est-ce à comprendre que le président nigérien, sous la diligence de ses maîtres français, aurait sciemment libéré des criminels pour aller affronter les Famas ? Aussi, côté frontière ivoirienne, de sources d’informations persistantes font état de regroupement important de combattants étrangers (notamment des européens) fortement armés pour attaquer le Mali. Espérons que toutes ces histoires de conspiration contre notre pays ne soient pas fondées !
Mais quoi qu’il en soit, nos autorités sécuritaires doivent, plus que jamais, renforcer de vigilance à l’intérieur de nos frontières. Notamment, autour des zones frontalières, des grandes villes et de nos installations économiques importantes. La zone office du Niger (c’est le grenier du Mali) doit être considérée comme hautement stratégique à protéger. A cet effet, nos forces armées et de sécurité doivent procéder à des contrôles d’identité inopinés et réguliers (mais sans aucune forme de xénophobie). Mais après tout, le Mali n’est-il pas en guerre ?
Gaoussou Madani Traoré