Plus de 5,5 millions de Burkinabés ont été appelés aux urnes hier, dimanche 29 novembre, pour élire le président du Burkina Faso ainsi que 127 députés. Des élections présidentielle et législatives sous haute surveillance, avec la mobilisation des policiers, gendarmes, gardes, militaires et même des forces paramilitaires. Les sept frontières du pays ont été fermées pour éviter toute attaque terroriste ou banditisme de grand chemin pouvant perturber le bon déroulement du scrutin.
Au moment où nous mettions sous presse, tout se passait bien. Les électeurs sont massivement sortis pour voter calmement et sereinement. Sous l’œil vigilant des 17160 observateurs accrédités auprès de la CENI. Parmi ceux-ci, on note ceux de l’UA, de la CEDEAO, de l’UEMOA et de l’UE.
Parallèlement à ce beau monde, les organisations de la société civile burkinabé, regroupées au sein de la Convention des organisations de la société civile pour l’observation domestique des élections, ont mobilisé leurs ressources pour proposer un comptage parallèle des votes afin de suivre, disons surveiller, les résultats provisoires qui seront proclamés par la CENI dès ce lundi 30 novembre. Les résultats définitifs du 1er tour étant attendus au Conseil constitutionnel trois semaines après l’annonce des résultats par la CENI.
Ce qu’il faut savoir, c’est que parmi les 14 candidats en lice, Zéphirin Diabré, l’opposant historique, sous les couleurs de son parti, l’Union pour le progrès et le changement (UPC), et Roch Marc Christian Kaboré, l’opposant de seconde génération, appuyé aussi par sa formation politique, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), sont les mieux placés dans la course au palais de Kosyam.
Les partisans du second tablent sur ce que les Maliens appellent le « takoklen » (gagner dès le 1er tour) afin d’éviter une éventuelle coalition contre « Roch » tandis que ceux du premier sont convaincus d’un second tour, au cours duquel une forte mobilisation pourrait se faire autour de « Zéph » pour devenir le tout nouveau président du Faso. Ce dernier scénario est plausible dans la mesure où le CDP de l’ancien Président Blaise Compaoré, injustement écarté de la présidentielle, pourrait donner des consignes de vote pour le second tour. Celles-ci pourraient bien profiter à l’opposant historique Diabré, plus pondéré en ce moment que son rival Kaboré, qui dit ne pas être intéressé par un soutien du CDP.
Dans cette hypothèse qui se dessine, Diabré pourrait donc bien entrer en négociations avec le CDP qui enlèverait, on l’espère, des sièges importants aux législatives. Lesquelles tractations pourraient bien se solder par un accord voire une véritable alliance politique.
Résultat : le perdant de la présidentielle serait renvoyé dans l’opposition et les partisans de Blaise Compaoré, mis sur scelle à la faveur de la présidentielle, se verraient dans le tout prochain gouvernement.
En clair, des opposants d’hier seraient des adversaires d’aujourd’hui et vice-versa.
La moralité de cette hypothèse serait qu’en politique, surtout en Afrique, il n’y a ni conviction, ni idéologie, mais des intérêts strictement personnels d’abord. Le reste après…
Chahana Takiou
Ah Chahana,vous allez se faire demasquer vous même,par ce que le cas du Faso s’est déjà produit chez nous au Mali dont vous avez été un acteur de premier plan dans le retournement de veste en politique.
Vous avez bien analyser le cas des hommes intégres!!!
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