Edito : Une saison au défunt Congo

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Et si Kabila et Tishekedi se noyaient en même temps ?   Ce n’est pas sûr que la Rdc y gagnerait parce que le Grand Congo, le Congo prometteur du début est comme presque partout en Afrique, devenue la chasse gardée  des cols blancs formés avec la sueur du paysannat et vivant  depuis de son sang. 

Les belles tirades de Césaire qui voyait dans le martyre de Lumumba les prémices d’un futur conquérant n’ont pas dopé les Congolais. Au contraire, à la place de la nation rayonnante et qui avait les moyens d’une grande ambition, le pays, pour reprendre la formule du poète martiniquais en d’autres circonstances, est resté un « paysage » et son peuple est devenu « une peuplade ». L’Afrique était alors décrite comme un révolver dont le Congo est la gâchette. De pente en pente, on sait ce qui s’est passé : le tireur a ouvert le feu sur sa propre tempe.  En revanche, la démocratie peut-elle gagner si Kabila et Tishekedi se noient en même temps ?  Difficile. Car quelqu’un a bien perdu la dernière élection en Rdc. Pour l’église, les observateurs internationaux et bien d’autres baromètres encore, c’était Kabila. Sauf pour la communauté internationale, les chancelleries occidentales et leur doctrine méprisante pour l’Afrique de mieux vaut même un semblant d’élection que pas d’élection du tout. Le perdant a gagné parce qu’il a l’armée. Cela ne s’appelle pas putsch, s’il vous plaît ! Pendant qu’à Kinshasa comme dans d’autres capitales africaines, les citoyens sont sciemment inorganisés, maintenus sciemment dans l’ignorance par le gouvernant, achetables pour la plupart au nom de l’obsession  basique et pressante  du pain plutôt que l’encre indélébile qui ne se mange pas. Or «la génération consciente»  ne constitue pas encore hélas la masse critique pour le changement. Voilà la soupe qui sera servie à François Hollande, un président de bonne foi peut-être mais pris en otage, l’étant étant une continuité, par des « décisions » d’ambassades, celle de France, des Etats-unis et d’autres. Parce que c’était endosser le tripatouillage scandaleux ou accepter d’être coiffé au poteau parla Chine. Dequi se moque-t-on ?

Adam Thiam

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3 COMMENTAIRES

  1. L’opposition n’aurait pas dû accepter déjà le scrutin à un tour. Ensuite, a décidé d’aller aux élections sans les autres membres de l’opposition. A un moment donné, il faudrait bien que les forces majeures de l’opposition (non l’unanimité qui n’existe nulle part) se liguent contre le parti au pouvoir…

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