Le Mali s’apprête à vivre une fièvre électorale dans quelques semaines. Prévue le 29 juillet 2018, l’organisation du premier tour de l’élection présidentielle souffre une forte tension. Entre gouvernement affilié au parti au pouvoir et ses alliés de la plateforme « Ensemble pour le Mali » et l’opposition, tous ceux qui sont opposés à IBK, le bras de fer est très tendu. Processus électoral biaisé, soupçon quant à une fraude électorale massive… voilà quelques inquiétudes qui font révolter les adversaires du président sortant, candidat à sa propre succession. Ces remarques ont fait l’objet de plusieurs actions : communiqués pour alerter, marches pour dire prévenir les autorités qu’elle (opposition) n’accepterait point cette fois-ci de se faire voler et se contenter de la toge de la résignation sous la médiation des familles fondatrices et les leaders religieux. Les opposants à IBK sont déterminés. Dans les sorties, ils prennent tout le monde à témoin et à temps afin que des conditions permettant une élection transparente et crédible soient réunies.
Le gouvernement procédant dans un premier par rapport de force s’est finalement plié suite à la pression de la communauté internationale. Le premier ministre promet une large concertation afin de dissiper les inquiétudes. Ces propos suffisent-ils ? Pour l’instant, ils n’ont pas porté effet. Car les opposants continuent à dénoncer.
Cette lutte est noble mais je conseillerai aux deux camps qu’au lieu d’épuiser toutes les énergies autour du processus électoral pour des raisons purement politiques, qu’ils pensent à l’essentiel : la patrie qui nous réunit tous. Elle est menacée dans son existence à cause de l’insécurité qui se manifeste le plus de nos jours dans le centre du pays. Les régions de Mopti et Ségou depuis un certain temps sous le joug des terroristes qui ont délogé l’autorité de l’Etat dans plusieurs localités. Dans ces deux régions, le doute plane quant à la possible tenue de l’élection du 29 juillet dans beaucoup de localités où aucun symbole de l’Etat n’existe plus. Moussa Mara président du parti Yèlèma qui soutient la candidature de Cheick Modibo Diarra à l’élection présidentielle soulignait ces faits d’insécurité récurrente lors de son passage sur Africable en fin de semaine passée. Il y a 6 six mois, lorsque l’opposition (Soumaïla, Tiébilé…) appuyait sur la sonnette d’alarme, Mara estimait que c’était trop tôt de penser au pire. Mais aujourd’hui, il en est conscient car selon lui, la situation actuelle ne permet la tenue de l’élection dans plusieurs communes des régions de Mopti et Ségou.
Ces inquiétudes avouées n’ont qu’une seule conséquence. La thèse de l’impossibilité de tenir l’élection présidentielle, toute chose qui conduira le pays vers une transition. Si cela se produisait, quel sort réservé au Mali ? Tous les prétandants doivent réfléchir à ce plan B.
En marge des politiques, c’est là où la société civile est aussi utile. Il est temps qu’elle se réveille. Le Mali tangue.
Boubacar Yalkoué
si Mara c’est trop tôt en son temps à l’opposition qui criait sur tous les toits pour venir à son tour dénoncer la même situation;il est trop tard aujourd’hui pour redresser cette situation.
Dans cette situation explosive au centre on ne peut plus jouer au pompier c’est fini.
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