Présidentielle de 2024, un sujet tabou ? La classe politique toujours silencieuse, et pourtant !

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Nous allons tout droit vers la fin de la Transition, conformément au chronogramme né des assises, et pour lequel, la CEDEAO avait été convaincue à Accra au Ghana. 24 mois de transition de la prolongation issue, du débarquement du président BAH NDAW.

IL est utile de rappeler que les autorités de transition avaient proposé 5 ans, comme base de discussion, pour amener l’organisation sous-régionale,  à renoncer à ses  délais de 12 à 16 mois de transition. Même si tout n’avait pas été facile, l’essentiel avait été, qu’un chronogramme consensuel avait été obtenu, entre les autorités de Transition  malienne et la CEDEAO, pour la prolongation de la Transition à 24 mois

Du coup, le principe du retour à l’ordre constitutionnel normal avait été acté et que l’élection  présidentielle  pourrait  se tenir dans le  premier trimestre de l’année 2024. C’est ainsi que tout le monde attendait et espérait voir les acteurs politiques revenir sur la scène  aux fins de l’animer. Or nous sommes à quelques mois de 2024, et la scène politique, n’est pas encore animée par les acteurs. Les mouvements et partis politiques  auraient-ils démissionné ? Pourquoi ce silence de carpe ?

Pour tenter de comprendre la situation, nous avons pu échanger avec des responsables et leaders politiques, y compris quelques observateurs avertis de la politique du Mali. Il ressort de nos entretiens, plusieurs raisons qui justifieraient le manque d’engouement des acteurs politiques. D’abord, la peur d’être pris pour une cible du pouvoir transitoire, en cas de contradictions, de remise en question ou surtout de remise en cause, de la gestion actuelle.

Ensuite, il y a l’idée de ne pas déranger la Transition jusqu’à la fin de  son délai. Par ailleurs, certains disent garder le silence pour ne pas être indexés  comme les pions de la France. Toutefois, il y a l’hypothèse d’accompagner la Transition sans en être un obstacle. Quelques uns pensent que rien n’est encore clair. Selon eux, la question de la tenue des futures élections générales  se  pose. Le délai de la transition sera-t-il respecté ? « Nous entendons partout que les militaires seraient candidats. Et qu’ils créent des mouvements et associations  de soutien  à leurs candidatures. » Nous ont-ils confié.

En vérité, la peur a gagné toute la classe politique. Personne ne veut prendre de risque,   compte tenu du contexte très ambigu et non rassurant. Cependant, il convient de noter que les partis politiques pour une transition réussie, se sont toujours exprimés pour donner leurs avis sur des sujets ayant des intérêts nationaux et des enjeux internationaux.

Pour les leaders de ces regroupements, le délai de la prolongation de la Transition de 24 mois, doit être  respecté, pour  favoriser le retour à l’ordre constitutionnel normal. Dans cette logique du respect du délai de la Transition, le Parti CODEM du ministre  Amion GUINDO, a produit une déclaration appelant les autorités de la Transition au respect de leur engagement, afin de tenir les élections aux dates prévues. Le Parti YELEMA  de Moussa MARA, défend également cette position du respect du chronogramme. L’ex  Ministre Amadou KOITA est resté sur cette même ligne. Au cours de plusieurs conférences et sorties publiques de son Parti, a il toujours martelé, la nécessité du respect du délai de la Transition. Il en est de même, pour le Dr Modibo SOUMARE, qui réitère que le retour à l’ordre constitutionnel normal,  est nécessaire pour remettre le Mali à sa place, dans le concert des nations. Il mentionne à chaque occasion, que le Mali n’a pas besoin d’être  isolé des autres nations du monde. Il en appelle au rapide rétablissement de bonnes relations du Mali avec les pays frères de l’Afrique de l’Ouest.

Mais, malgré tout, la scène politique est vide et n’est pas encore animée, à quelques mois des présidentielles. Pour l’heure, la question de la présidentielle reste un tabou, en attendant de voir plus clair.  Cela dit, il faut faire confiance aux autorités de la Transition, qui ont régulièrement rappelé  leur volonté de respecter le chronogramme de 24 mois de transition, pour l’organisation des élections début 2024.

Monoko Toaly

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  1. “Il en est de même, pour le Dr Modibo SOUMARE, qui réitère que le retour à l’ordre constitutionnel normal, est nécessaire pour remettre le Mali à sa place, dans le concert des nations. Il mentionne à chaque occasion, que le Mali n’a pas besoin d’être isolé des autres nations du monde. Il en appelle au rapide rétablissement de bonnes relations du Mali avec les pays frères de l’Afrique de l’Ouest.”

    Aucun crédit ne peut être accordé à un politicien malien qui considère que défendre la souveraineté nationale et ses intérêts fondamentaux face à la France et ses amis occidentaux appuyés par des vassaux ouest-africains équivaut à un isolement du Mali de l’ensemble des nations du monde.

    Ces politiciens semblent ne pas comprendre le monde qui vient. Un monde multipolaire dans lequel il faut pour les États africains se détacher des pays occidentaux pilleurs de l’Afrique pendant des siècles et se tourner davantage vers les BRICS. Or, le Mali n’a aucun problème avec les pays des BRICS et la très grande majorité des pays du monde. Les gesticulations de la France de Macron et son activité visant à salir à l’international l’image et la réputation du Mali prendront un jour fin.

    Ces politiciens maliens, eux, veulent toujours retourner aux vieilles recettes de la France qui n’ont jamais rien produit de significatif pour sortir les États africains de la misère.
    Je crois que ces politiciens maliens font bien de rester cacher s’ils n’ont pas d’idées nouvelles et de bons programmes de gouvernement. Le peuple malien n’est pas fou pour leur donner encore le pouvoir alors qu’ils ne sont pas prêts à l’exercice du pouvoir.

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