Si le parlement est en intersession et le gouvernement bientôt en congés, il n’y aura pas, cette année, de vacances politiques. Le moindre dossier sera instruit, peut-être grossi et certainement traité. Qu’il s’agisse du Nord-Mali, du rapport du vérificateur ou de la situation économique. Pourvu qu’il soit politiquement porteur. Et le venin à injecter dans le débat sera à la mesure de la couleuvre avalée. Pour tout dire, la création du Pdes, aux yeux des ténors de la place, représente la clause préférentielle du président à son premier cercle au détriment de la majorité plurielle qui l’a jusque-là accompagné, tant bien que mal.
Et plutôt bien que mal, il faut dire. ATT invoquerait tous les Dieux de la terre, peu d’entre nous le mettront au dessus de la mêlée. Corollaire : à quelques encablures de 2012, les partis pré-positionnés redoutent maintenant un tsunami pro-Pdes, un tel parti ne pouvant se contenter de naître juste pour amuser la galerie. Mais pour l’impact maximal ou le dégât total, c’est selon. D’où les rumeurs de toutes sortes sur le dispositif anti-cyclone en préparation entre les élus de trois grands partis : Adema, Urd, Rpm.
Les camarades de Dioncounda Traoré, Soumaila Cissé et Ibrahim Boubacar Keita seraient-ils réellement en pourparlers pour former une majorité parlementaire à la rentrée d’octobre, réclamer et se donner les moyens d’obtenir la primature ? Que des tentatives pour ce faire aient lieu, maintenant comme au moment de la mise en place de l’Assemblée nationale en 2007, c’est tout à fait plausible et dans les normes de la démocratie. Mais qu’elles aillent au-delà de la simple velléité ou qu’elles aboutissent serait plus qu’étonnant, les élus étant susceptibles de donner leur loyauté autant au « parti » qu’au président.
Tout schéma gênant celui-ci sera donc d’application difficile. Mais si d’aventure, ces trois partis de la famille de l’Adema originelle arrivaient à mettre à exécution ce plan – qui est encore une rumeur -, ce serait alors parti pour près de deux ans de cohabitation, au moment où le pays en a le moins besoin. Et la preuve que le scénario-cauchemar n’avait pas été prévu. Ce qui serait plus que gravissime, scandaleux.
Adam Thiam