Edito : Toto tire en l’air

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Envolé, l’espoir fou né de la qualification des Black Stars pour les quarts de finale de la Coupe du Monde 2010. A l’ultime seconde de la rencontre Ghana – Uruguay de ce vendredi 2 juillet, le souffle des africains s’est arrêté.

 

 Le Ghana bénéficie d’un penalty avec à la clé, l’exclusion de l’attaquant uruguayen,  Suarez qui s’était délibérément transformé en gardien de but dans le cafouillage devant leur cage. Sur un coup de pied… rageur et foncièrement amateur, le milieu de terrain, Asamoah Gyan, Toto, tête baissée, frappe dans le cuir, tel un taureau. La balle frôle la transversale et continue dans les airs. Spectateurs et téléspectateurs, les yeux hagards, n’en revenaient pas. Grand Dieu, comment peut-on manquer l’immanquable ? Surtout à l’ultime seconde de la fin d’une rencontre de football de cette dimension, une telle aubaine ! Un cadeau béni des africaines et des africains, tous unis comme jamais de mémoire d’homme, derrière ce penalty ghanéen par la grâce de Dieu. L’inédit ne s’est pas produit. Toto a tiré en l’air. Toto n’a rien vu. Il faut être un véritable amateur pour jouer à ce jeu-là. A ce Gyan, permettez que je lui propose un séjour gratuit de 90 jours dans le célèbre Camp Boiro du temps du Grand Dinosaure Nfa Sékou.

 

Malédiction ? Non ! Déficit de comportement ? Que si ! « Qui se ressemble, s’assemble ». Aussi, un adage bamanan dit « dans une procession, les pintades suivent leurs devanciers ».

 

Ce coup de pied raté de Gyan et compagnie est le duplicata craché de la gestion faite des dossiers en Afrique par ses dirigeants. «Toto tire Nama, Nama tire Toto». C’est le sens de l’horloge du monde, immuable. Un point, un…

Le lot quotidien des africains dans lequel ils excellent à l’image des chefs d’Etat et leurs comparses, est connu de tous : déliquescence, laxisme, dilapidation des deniers publics, impunité, corruption à grande échelle, favoritisme, népotisme, dépravation, démagogie, accaparement et confiscation du pouvoir, écrasement de toute initiative d’opposition critique, insuffisance de discipline… Excusez du peu

 

Comme dirait l’autre, les Africains sont tout simplement bons pour le folklore et … amuser la galerie. Pas surprenant que le continent soit confondu à  tout type de clichés pervers et de grands maux. Les médias occidentaux s’en donnent à coeur joie et enfoncent le clou à toutes les occasions offertes par les fossoyeurs du continent. Faut dire que nous n’avons pas cherché à renverser la sentence  tendancieuse. Du moins pas avec persévérance, arguments palpables et conviction à l’appui.

 

Et pendant que les africains excellent dans la médiocrité éternelle, les autres, eux, sur d’autres continents, américain, asiatique, australien et européen, font dans la rigueur, la discipline, le professionnalisme, le dépassement de soi,  l’éducation de leurs citoyens, la gestion rationnelle des enjeux, le respect de la chose publique.

Pour revenir à cet épisode courant en Afrique à travers ce raté de Asamoah Gyan, Jhon Kuffor, l’unique as de bonne gestion de l’Etat et des deniers publics en Afrique, s’est sûrement mordu les doigts. Quel Toto, ce Gyan!

Africains, gardons les clichés et croisons les bras, fatalistes et laxistes que nous sommes, nous le demeurerons. C’est la seule étiquette qui nous colle bien à la peau sur cette Terre.                  

 

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