« Quand ramasser est trop facile, se baisser devient trop difficile », disait Birago Diop. Jamais cette maxime n’a été aussi vraie que cette année au Mali. En effet, c’est dans la douleur que les chefs de famille ont passé la fête du mouton, avec en plus l’incapacité de se trouver des excuses. Le mouton était disponible, les tailleurs étaient libres, les marchés bien achalandés. Seul manquait le nerf de la guerre, l’argent.
La crise est-elle juste malienne ou internationale ? Pour les politiques, rejeter la responsabilité de notre dure situation sur l’international fait bien. Cela signifie que nous ne sommes pas responsables de notre situation et que, de toutes façons, nous n’y pouvons rien.
Cependant, au vue de l’ampleur et des dégâts qu’elle cause sur le tissu social, la crise économique perdure.
Depuis un certain temps, la plupart des Maliens sont confrontés au phénomène de la cherté de la vie. Une situation difficile pour les populations qui ne savent plus à quel saint se vouer dans notre jungle.
Les spécialistes de la question expliquent la flambée des prix par le cours du baril du pétrole qui reste la première énergie sur laquelle repose toutes les économies.
En effet, l’or noir se fait de plus en plus rare à cause, entre autres, de la guerre en Iraq, de la montée en puissance de
Finalement, pour le Malien moyen, la vie est devenue des épreuves successives, rythmées par des événements incontournables et des occasions de dépenses comme la rentrée scolaire, le mois de ramadan, la fête du ramadan, la tabaski et les incontournables mariages et baptêmes. Si les enfants et les femmes s’en réjouissent, pour les chefs de familles, ce ne sont que d’autres occasions de débourser, de courir à gauche et à droite, de s’endetter, de mendier, d’aller à l’encontre de ses convictions.
Bonne fête bonne gestion de l’après fête !
Lacine Diawara, Option