Edito :Si l’on pensait un tout petit peu au Mali d’abord !

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Le Mali s’apprête à organiser les élections générales et législatives en 2012, même si rien n’est presque fait dans ce sens. Dans cette situation, les partisans du report et ceux du maintien des élections se rivalisent à travers leurs arguments, autour du fichier électoral. Si d’aucuns parlent du maintien de l’organisation des élections en 2012, d’autres évoquent purement et simplement le report.

Pour sa part, le PARENA de Tiébilé Dramé propose l’audit du fichier électoral afin d’aller aux élections en 2012 ou travailler rapidement sur les données du Ravec.

Parmi les gens favorables au report, il y a les membres d’un collectif dénommé CLARTE 2012 (Cadre de lutte et d’action pour la régularité et la transparence des élections de 2012 au Mali). Ce collectif dont les membres se réclament de la jeunesse, demande le report des élections pour instaurer une période transitoire afin de mieux les préparer. Motif selon eux: le fichier électoral n’est plus exploitable et le Ravec n’est pas au rendez-vous. On pouvait ne pas douter de la bonne foi de ces ‘’jeunes’’ s’il n’y avait pas parmi eux un homme du nom de Dramane Dembélé, membre du Comité Exécutif de l’ADEMA PASJ. Qu’est-ce qui prouve qu’ils ne roulent pas pour Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée Nationale et non moins candidat potentiel de l’ADEMA ? La constitution du Mali dans son article 36 stipule : «lorsque le président de la République est empêché de façon temporaire de remplir ses fonctions, ses pouvoirs sont provisoirement exercés par le Premier ministre. En cas de vacance du président de la République pour quelque cause que ce soit ou d’empêchement absolu ou définitif constaté par la Cour constitutionnelle saisie par le président de l’Assemblée nationale et le Premier ministre, les fonctions du président de la République sont exercées par le président de l’Assemblée nationale. Il est procédé à l’élection d’un nouveau président pour une nouvelle période de cinq ans (…).».Donc en cas de report après le 8 juin 2012, c’est ce scenario qui va se produire.

Selon toujours la constitution, il reviendra à Dioncounda Traoré, en qualité de président de la République en ce moment, d’organiser les élections dans un délai de 60 jours. Si dans ce délai imparti, il n’arrive pas à organiser les mêmes élections, on rentrera dans une période d’incertitude où l’armée, la seule structure organisée et dans laquelle tout le monde se reconnaît, assurera une autre transition.

A la lumière de tout cela, rien ne prouve ce collectif n’est au solde de Dioncounda. Leur démarche aurait été exempte de tout reproche lorsqu’il ne s’agissait pas d’un sujet aussi sensible que celui des élections. Ce qui est inquiétant est le fait que cette démarche est celle des gens qui se disent jeunes et avenirs du Mali.

Pour revenir à ceux qui sont favorables au report, dans leur argumentaire, ils ne vont pas sans évoquer la ‘’mauvaise volonté politique’’ à l’origine de la situation actuelle. Cette déclaration n’est pas à prendre à la légère. On pouvait ne pas douter de la bonne foi de ATT si ce dernier avait pris toutes les dispositions nécessaires à temps. Ce qui n’est malheureusement pas le cas. Car à la date d’aujourd’hui, il n’existe aucune information précise sur la tenue des élections en 2012.

Si l’on pensait un tout petit peu au Mali d’abord en organisant des élections transparentes et crédibles, en oubliant les intérêts personnels et égoïstes, cela serait mieux. En tout cas, il le faut.

Iba Diallo

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