Edito : Le seul vœu qui vaille

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Jeudi 22 septembre 1960 – jeudi 22 septembre 2016 : dans quelques jours, nous célébrerons le 56è anniversaire de notre accession à l’indépendance. Cela mérite, à l’attention de certains de nos lecteurs, notamment les plus jeunes, quelques clarifications. En 1960, ce sont au total, quatorze dépendances françaises qui accèdent à l’indépendance : douze territoires d’outre-mer (nouvelle appellation des colonies à partir de 1945) constituant les fédérations de l’Afrique Occidentale Française et de l’Afrique Equatoriale Française et deux Etats sous tutelle, le Cameroun et le Togo.

A l’approche de ce jour anniversaire, il me plaît de rappeler la manière toute originale dont nous avons accédé à l’indépendance. La puissance de tutelle aurait voulu que nous nous contentions d’une indépendance octroyée. Nous avons jugé celle-ci loin de satisfaire nos ambitions et nous avons conquis l’indépendance. En deux étapes.

Le 18 septembre 1958, notre peuple opte pour le « oui » au referendum proposé par Charles de Gaulle. Ce « oui » nous donnait le statut, plus d’un Etat autonome que d’un Etat indépendant : en effet, nous devenions, le 24 novembre de la même année, République Soudanaise, membre de la Communauté Franco-Africaine. Notre drapeau était le « bleu-blanc-rouge » avec un masque dogon sur le blanc et notre devise : Liberté, Egalité, Fraternité. Autant dire que la situation n’avait guère évolué de manière significative. A nous, la gestion des affaires intérieures et, à la France, en notre nom, les domaines de souveraineté que sont : la Défense, la Diplomatie, l’Economie avec la Monnaie, l’Enseignement supérieur.

Mais la Constitution du 28 septembre nous donnait la possibilité d’évoluer vers plus d’indépendance, seuls ou en groupe. Nous avons saisi cette disposition pour constituer, avec le Sénégal, l’éphémère Fédération du Mali, indépendante le 20 juin 1960, dissoute avec le retrait du Sénégal, le 20 août de la même année. Notre rêve panafricaniste en prit coup. Mais nous sommes tirer profit de cet échec pour proclamer, le 22 septembre 1960, « l’indépendance de la République du Mali, libre de tous liens avec la France ». Ce faisant, nous devenions, à l‘instar de la Guinée de Sékou Touré, la seule ancienne colonie française en Afrique au sud du Sahara totalement libre de tout engagement vis-à-vis de la France, libre de nos votes à l’ONU, libre de nos engagements aux plans national et international.

Cela a duré jusqu’en novembre 1968, cela s’est prolongé après novembre 1968. Cela a été si agaçant que par l’entremise de son ministre de la Culture, Charles de Gaulle nous adressa une menace à peine voilée par le style diplomatique. C’était le 1er mai 1961. S’adressant à Modibo Keïta, de Gaulle écrit : « En cette occasion, très importante pour ce qui concerne la direction que vont prendre les relations entre nos deux pays, je tiens à vous dire personnellement et franchement combien je suis affecté par la politique que mène le Mali à l’égard de la France et à quel point je regretterais d’avoir à en tirer les conséquences pour mon pays. »

Aujourd’hui, l’angoisse nous étreint. Notre pays survivra-t-il face aux forces montées à l’assaut pour sa dislocation ? Des cartes circulent, qui n’augurent rien de positif ; tantôt, la patrie est scindée en deux : le Mali et l’Azawad, tantôt, en trois : le Mali, le Songhoï et l’Azawad.

Pour cette raison, plus que jamais, il nous incombe de commencer par éradiquer cette manifestation de la décadence qu’est la corruption, de sceller, entre nous, une union sacrée autour de la Patrie, de privilégier, dans nos actes, la vertu, de nous faire confiance face à l’adversité en faisant preuve de vigilance.

En cette veille de jour anniversaire, le seul vœu qui vaille est : puissions-nous retrouver la gloire d’antan, par nos actes de patriotes.

La Rédaction

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3 COMMENTAIRES

  1. Bonjour,
    L’accord de Bamako est favorable à l’unité nationale car dès son article 1, l’Unité nationale EST RETENUE COMME UN DES PRINCIPES FONDAMENTAUX, de même, à travers la régionalisation, des représentants de l’état se trouvent dans toutes les collectivités territoriales (régions et communes) assurant le respect de l’intérêt général et le lien avec le niveau national.

    La régionalisation permettra aux ressortissants d’une même région (ou commune) de se partager la gouvernance de cette dernière. Ainsi, la garantie et l’obligation du respect de l’accord ainsi que la régionalisation permettront de résoudre le problème de Kidal et de permettre à chaque citoyen d’assumer ses responsabilités (gouvernance participative et citoyenneté comme vous l’avez rappelé).

    DE CE FAIT, TOUS LES CITOYENS D’UNE RÉGION OU D’UNE COMMUNE SONT ÉGAUX, de même que toutes les ethnies.

    Dorénavant si on utilise la méthode que je propose, entre autres :

    – chaque acteur (partis prenantes, partenaires, médiation, CSA, bureau du haut représentant du président de la république et CNCA) prendra sa responsabilité et s’engagera de façon franche, honnête et sans complaisance pour garantir le respect de l’accord.

    – chaque acteur aura l’œil sur les autres acteurs, la confiance n’exclut pas le contrôle.

    – chaque citoyen pourra intervenir dans la gouvernance de la région ou dans des projets et services mis à sa disposition par la région.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    Expert TIC, Gouvernance et Sécurité
    TEL 00223 95 58 48 97

  2. Bonsoir,
    APPEL A TOUS LES ACTEURS POUR UNE MISE EN ŒUVRE DILIGENTE DE L’ACCORD POUR LA PAIX ET LA RÉCONCILIATION AU MALI ET POUR L’ENGAGEMENT, FRANC, HONNÊTE ET SANS COMPLAISANCE, DE TOUS

    Merci à tous et à toutes pour vos contributions pour une sortie durable de la crise au Mali.

    Nous sommes dans une insécurité totale et tout progresse lentement du fait de la non application de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali.

    Une minorité ne doit pas prendre tout un peuple en otage.

    Comme certains le disent, nous avons des solutions idoines de sortie de crise, elles sont refusées ou ignorées par tous et toutes.

    En effet, j’ai fait des propositions pour résoudre le problème de Kidal ET pour la garantie du respect de l’accord et de l’engagement des acteurs pour la mise en œuvre et le suivi de l’accord de Bamako, pourquoi les acteurs ne les testent pas ?

    Ceux qui supportent l’accord de Bamako et ceux qui ne le supportent pas devront prendre de la hauteur en mettant en avant le Mali et en se rapprochant sur la base des intérêts des Maliens et de leur bien-être.

    Des intérêts cachés ou des mains invisibles pourront empêcher l’accord de Bamako de démarrer et de se dérouler normalement. Dans ce cas, ils doivent être mis en évidence et les auteurs exhibés devant tous pour que cesse ce qui empêche que l’accord se déroule normalement.

    Si toutes les parties prenantes et la médiation s’engagent honnêtement, franchement et sans complaisance, pour une mise en œuvre et un suivi stricts de l’accord, ces intérêts cachés (ou ces mains invisibles) seront débusqués (es), ainsi que ceux qui sont derrière.

    Nous devons urgemment mettre en place les autorités intérimaires, le DDR (Démobilisation, Désarmement et Réinsertion), le MOC (Mécanisme Opérationnel de Coordination) via les patrouilles mixtes et, graduellement, les forces de défense et sécurité Maliennes reconstituées et lancer la conférence d’entente nationale prévue dans l’accord au lieu des concertations nationales à cause de la complexité et de l’issue incertaine, à court terme, de ces dernières.

    ENGAGEONS-NOUS (tous les acteurs), honnêtement, franchement et sans complaisance, acceptons le partage de responsabilités (en particulier à Kidal) ET METTONS, TOUS/TOUTES, RAPIDEMENT, EN ŒUVRE, indépendamment des bords politiques, L’ACCORD DE BAMAKO, pour la paix et la réconciliation au Mali, pour l’intérêt général, pour le bonheur de TOUS/TOUTES, pour résoudre définitivement le problème de Kidal et pour éviter l’embrasement généralisé (sur lequel j’ai alerté les acteurs depuis plus d’un an).

    Pour ce faire, je lance un appel à tous les acteurs (parties prenantes Maliennes, la médiation internationale (MINUSMA/ONU, UA,UE, CEDEAO, …) et les partenaires (France/Barkhane, les États Unis, l’OIF, les PTF, …).

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    Expert TIC, Gouvernance et Sécurité
    E-mail : [email protected]
    TEL 00223 95 58 48 97

  3. Bonjour,
    Les Touaregs, tout comme les Peulhs et les autres composantes ethniques, font partie de la même nation Malienne, elles doivent toutes mettre le Mali en avant.

    Ne nous trompons pas de combat, le seul combat qui vaille c’est le combat démocratique pour un MALI UN ET INDIVISIBLE acceptant la diversité ethnique, refusant l’esclavagisme et permettant la libre administration des régions et communes.

    Nous y sommes.

    A travers l’accord de Bamako, c’est le Mali tout entier, via toutes ses composantes ethniques, qui est plus fort et qui gagne et non une ethnie donnée, qu’elle soit Touareg ou Peulhe ou autre.

    L’accord a opté pour le développement équilibré de toutes les régions du Mali en commençant par celles qui sont en retard, celles du nord du Mali.

    L’Union fait la force. Dans un Mali Un et Indivisible, cultivons la diversité (ethnique, culturelle, …) et l’union à travers la mutualisation de nos forces et de nos ressources issues de la régionalisation où chacun doit occuper sa place, nous serons encore plus forts.

    D’après l’accord de Bamako, cette régionalisation permet aux filles et aux fils d’une même région de gérer, ensemble, leurs régions (et communes) à travers la libre administration des régions (et communes).

    C’est ainsi que, malgré le poids du passé, nos frères et sœurs de Kidal, incluant les Ifoghas et les Imghads, doivent gérer ensemble la région de Kidal. Les accords de Annefis et Niamey, entre parties prenantes, vont dans ce sens.

    Le Mali est pour nous tous/toutes, nous devons, TOUS/TOUTES, chercher des solutions idoines à nos problématiques au lieu d’attendre que ça vienne toujours du haut.

    Le problème de Kidal est un des plus saillants mais la réconciliation concerne tout le Mali, y compris la région de Kidal, car le tissu social, aux niveaux national, régional et local, est affecté et l’impact de la crise (sur le vivre ensemble, …) et les amalgames induits ont affecté tout le Mali.

    Il faut, donc, travailler sur la cohésion sociale, la cohésion nationale, l’unité, cultiver la paix partout au Mali et ré-apprendre ou renforcer le vivre ensemble même si la solidarité et la force des liens ancestraux ont aidé à maintenir certains liens sociaux.

    Appliquons l’accord de Bamako, pour la paix et la réconciliation au Mali, sensibilisons partout sur cet accord et sa mise en œuvre, en particulier à travers la mise en place du DDR (Démobilisation, Désarmement et Réinsertion) , du MOC (Mécanisme Opérationnel de Coordination via les patrouilles mixtes) et des autorités intérimaires, et faisons-le respecter strictement, franchement et sans complaisance par tous les acteurs, en particulier ceux qui l’ont signé (toutes les parties prenantes, la médiation internationale et les partenaires) et on résoudra le problème de Kidal.

    D’où ma contribution que je conseille de lire ou relire. Elle est intitulée “Accord de Bamako : Comment garantir son respect et l’engagement des parties prenantes ?”

    A propos de cette contribution, j’avais écrit il y a bientôt un an, le 21 SEPTEMBRE 2015, une lettre ouverte en ligne, adressée au Président, Ibrahim Boubacar Keïta, aux Maliens et aux Partenaires, pour proposer une approche pour répondre à cette question.

    Engageons-nous, honnêtement, franchement et sans complaisance, acceptons le partage de responsabilités (en particulier à Kidal) et mettons, TOUS/TOUTES, rapidement, en œuvre, cet accord.

    Cdlt
    Dr ANASSER AG RHISSA
    Expert TIC, Gouvernance et Sécurité

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