Mopti, le cordon ombilical entre le nord et le sud du Mali est fortement touché. L’insécurité s’est transportée vers cette zone. Elle a tout basculé dans la région. Des zones inondées à celles exondées, les populations sont dans l’extrême souffrance. Les villes sont mortes à cause de l’arrêt de toutes les activités dans plusieurs localités où djihadistes, terroristes s’y sont installés en maitres absolus. Ils jouent le rôle de la justice et veulent parfois tout trancher sur le principe de la charia. Parfois, ils sont aussi responsables de certaines bavures car des citoyens innocents sont assassinés à cause de leurs biens ; des fonctionnaires de l’Etat sont pris aussi en otage pour tout simplement avoir quelque chose avec le pouvoir central.
Kouffa est le Roi des rois dans la zone. Il a des tentacules un peu partout dans la région et fait régner parfois la terreur. Ecoles, administrations, postes militaires, ils sont quasiment vides pour des raisons qui traduisent la faiblesse de l’Etat face à la menace.
Admettez-le, Mopti est un enjeu capital dans la résolution de la crise. Son nom est indicatif car c’est dans cette région,à Konna, que l’intervention française a stoppé l’avancée des forces du mal vers le centre. Depuis ce jour, cette région devrait être dans le registre des localités à protéger. Cela n’a pas été fait. Et même l’assistance alimentaire acheminée vers les zones touchées par la crise à un moment donné avec à la tête du convoi, des responsables du Haut Conseil Islamique, Mopti n’avait pas été prise en compte. Cela est injuste. Ce regard désintéresséde l’Etat malien et la Communauté internationale est la seule raison du basculement de la région dans l’insécurité. Au moment où tout est centré sur les régions du nord, Iyad a profité pour instaurer une force de résistance qui fait son affaire, car Kouffa à lui seul sème la terreur dans les régions de Mopti et Ségou.
Ces deux régions doivent, à commercer par Mopti, être la priorité des priorités par les autorités maliennes et leurs partenaires pour la résolution définitive de la crise. Cela doit être rapidement fait avant que de nombreux citoyens lambda n’adhèrent à la cause de Kouffa. L’esprit se murit petit à petit et cela fait peur. Dans certaines contrées, la présence des hommes de Kouffa est appréciéecar cela empêche le vol et les hommes de Kouffa sont jugés droits lorsqu’ils sont appelés à trancher une affaire. Le comportement de ces Maliens traduit leur dégout de la justice dont l’image est entachée de corruption car c’est le plus offrant qui a le plus souvent raison. Ils sont aussi heureux car avec les commis de Kouffa, pas question d’impôt. Ils sont vulnérables au retour de l’autorité de l’Etat.
L’urgence est là. Il faudrait rapidement combattre cette idéologie dans ces localités et aider les zones qui résistent ou subissent les affres du djihadisme à se débarrasser de ce fléau très dangereux.
La synergie entre parties signataires de l’accord et les populations est indispensable. Chacun doit faire le sacrifice pour la stabilisation du centre. Car sans stabilité, pas question d’élection et cela réservera au Mali le pire que personne ne doit souhaiter au peuple malien qui a trop souffert ces dernières années.
La Venise a lancéle cri de cœur depuis longtemps, ayez pitié. Répondezfavorable afin d’endiguer ou dissiper cette situation d’extrême détresse au bénéfice de la Nation toute entière.
Boubacar Yalkoué