La semaine écoulée, en effectuant une visite de quelques heures au Mali où il était venu demander le quitus des autorités afin de reconduire aux frontières les maliens en situation irrégulière, en Europe, Bert Koenders a crée un grand malaise entre l’Etat malien et sa diaspora ; en allant unilatéralement présenter le communiqué conjoint (de la réunion de travail) comme étant un accord de réadmission que le Mali aurait signé. M Koenders, diplomate chevronné pouvait-il (raisonnablement) confondre un tel document qui la même valeur qu’un procès-verbal, avec un accord, qui est un acte juridique dont la procédure de signature obéit à une démarche particulière? Pouvait-il, tout aussi, ignorer les conséquences déstabilisatrices de son acte, pour un pays qui, ces derniers temps, a été à l’abri de tout sauf de crises à gérer ? La réponse, de toute évidence, est non ! Car, aussi vrai qu’il avait eu, par le passé, des rapports assez tendus avec IBK, (quand il occupait les fonctions de chef de la Minusma), M Koenders était aussi loin d’ignorer les soubresauts que la signature d’un accord de réadmission de migrants maliens va causer dans notre pays. Pourtant, tout indique que c’est, justement, cet effet que le diplomate Hollandais, a voulu. A-t-il réussi ? A moitié, peut-on dire. Car, même si après une vive réaction de dénonciation de Bamako, le démenti a été apporté, il n’en reste pas moins que le gouvernement a supporté, pendant quelques jours, colère, insultes, injures et menaces émanant de cette diaspora ; une diaspora qui a vite soupçonné son Etat de lâchage, à cause de la défaillance enregistrée dans la communication gouvernementale. Aujourd’hui, grâce une intensive activité d’explication, menée par le gouvernement, qui n’a pas hésité à envoyer plusieurs ministres, au charbon, la tension, peut-on le constater, commence à retomber ; avec tout ce qui a été donné comme assurance qu’aucun accord de ce type n’a été signé entre notre pays et l’Union Européenne. Même si les conséquences ont été lourdes pour le gouvernement. Se pose, dès lors, un certain nombre de questions : Quelle va être désormais l’attitude du gouvernement Modibo Keïta après ce scandale? Va-t-il retenir la leçon ou va-t-il encore retomber dans la même torpeur et créer, à nouveau, les conditions d’une nouvelle situation de désinformation, les semaines, mois et années à venir ? Pour nombre d’observateurs, les autorités qui ont eu bien chaud dans cette affaire, doivent non seulement faire preuve de vigilance à l’avenir, mais doivent surtout trouver, très rapidement, les ressources permettant de rétablir la confiance avec…. la diaspora.
Oumar Diamoye
Source : L’Officiel