Edito : Le regard d’IC

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Des dirigeants touareg assistent aux négociations sur le Mali menées à Ouagadougou
Des dirigeants touareg assistent aux négociations sur le Mali menées à Ouagadougou, le 8 juin 2013 (photo
© AFP

Après une longue période de crispation, d’hésitation et de méfiance, les négociations entre le gouvernement de la république du Mali et les groupes armés, reprennent. Cette fois ci pour un résultat concret ? Le gouvernement malien semble ne pas avoir le choix. D’une part, vis-à-vis d’une certaine opinion nationale qui ne fait plus mystère de son regret d’avoir  choisi le président Ibrahim Boubacar Keïta qui doit son score à une supposée capacité à résoudre la question de Kidal. D’abord réticentes à toute prise de langue avec le MNLA et les autres groupes armés, les populations maliennes, ont depuis la débâcle du 21 mai, changé de regard. D’autre part, la communauté internationale qui appuie le Mali à vite sortir de la crise, commence à ne plus supporter les tergiversations et le querelles de clocher du président Malien : le rejet du médiateur de la CEDEAO, l’intrusion du Maroc dans le dossier et enfin le retour en Algérie.
Oui, c’est finalement dans ce pays du champ et partenaire légendaire du Mali dans le dossier du nord qu’auront lieu  les pourparlers entre les groupes armés et le gouvernement malien. Mais la question qui taraudent les esprits est la suivante : pourquoi encore et toujours l’Algérie ? En dehors du capital d’expériences dans la gestion des crises au nord du Mali, de la connaissance du terrain  et des acteurs impliqués, l’Algérie a repris la main à cause non seulement de la volonté de la partie malienne de faire confiance à ce pays mais surtout parce-que la France qui, il faut dire, semble bouder le président malien, est aussi derrière Alger. Du coup, les autorités maliennes feront d’une pierre deux coups : renouer avec un partenaire traditionnel incontournable et s’approcher de la France dont l’appui est capital pour faire plier le MNLA et les autres groupes armés.
Cette stratégie du gouvernement ne donnera l’effet escompté que si la classe politique et la société civile sont fortement informées et réellement impliquées dans le processus de négociations. L’implication de ces sensibilités à travers une forte communication aidera les autorités à défaire de la forte pression de la rue qui n’est encore l’option d’un dialogue avec les rebelles.
Le gouvernement doit et a tout intérêt à beaucoup communiquer car les négociations peuvent prendre plus de temps que prévu sans que cela ne soit un échec.
Qui vivra, verra !

Ibrahima Coulibaly-IC

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