Edito : Quid de la reconquête du Nord ?

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Fousseyni Maiga

L’optimisme de ma volonté me pousse, en ce mois béni de ramadan, à émettre le vœu de la libération des régions du Nord dans les plus brefs délais, pourquoi pas avant le 22 septembre (date marquant notre accession à la souveraineté internationale et les fondements d’une nation une et indivisible). Mais le pessimisme de la réalité en est autrement. Le processus de reconquête des régions est à une phase plus ou moins relative. Officiellement, le Mali n’a entrepris ni la voix du dialogue ni l’option militaire avec les islamistes et leurs partenaires. En d’autre terme, ce n’est ni le bâton encore moins la carotte. Officieusement, des démarches pour la libération du Nord ont été entreprises de part et d’autre.

Sur le plan national, nous pouvons citer les rencontres salutaires du Haut Conseil Islamique avec les islamistes même si les informations relatives à celles-ci font état d’un bilan mitigé. A celles-ci s’ajoutent, entre autres, le patriotisme combien évocateur de la jeunesse de Gao, la visite de terrain du Docteur Oumar Mariko, les différentes mobilisations entreprises par le COREN et autres associations du Nord et surtout les vaines tentatives du Docteur Cheick Modibo Diarra et de l’armée malienne, en ce qui concerne le déclenchement d’un processus (diplomatique comme militaire) de reconquête à l’insu de la communauté internationale et de la CEDEAO. Ce qui avait eu pour conséquences le blocage de certains matériels et équipements militaires du Mali dans les ports ivoirien et sénégalais et une crise de confiance entre CMD et la CEDEAO. A l’échelle internationale, certaines actions méritent d’être soulevées. Il s’agit notamment des négociations entamées par le Président du Faso Blaise Compaoré, les tentatives vaines de la CEDEAO auprès du conseil de paix et de sécurité des nations unies, les multiples plaidoyers menés de part et d’autre par le gouvernement et personnes ressources et, récemment, la saisine du dossier par la France avec le périple ouest-africain de Laurent Fabius pour rallier plus de forces et de soutiens à la cause. Malgré ces multiples démarches, les espoirs d’une reconquête diligente du Nord s’effilochent. La reconquête du Nord, au regard de plusieurs facteurs, est actuellement en ‘’stand-by’’. C’est en quelque sorte le statu quo de la normalisation au sud et la ferveur de la résistance au Nord notamment à Gao. Les causes de cet état de fait sont multiples et variées. Notons l’imbroglio politique qui persiste à Bamako, l’irresponsabilité presque chronique de la classe politique, l’inaction de la société civile, le changement perpétuel de position et l’incompréhensibilité de certains pays comme la Mauritanie et l’Algérie et les nombreux foyers de tension qui secouent le monde et n’épargnant point la CEDEAO. Avec un tout petit peu de reculs, l’on se rend compte que l’élan de solidarité internationale qui caractérisait la crise du Nord s’est affaiblit. Le problème s’empire, tandis que les solutions s’effritent. La souffrance des populations envahies va crescendo, pendant que les politiques se livrent à des combats inopportuns qui ont contribué à décrédibiliser le Mali aux yeux du monde entier. Le Nigéria, qui devait fournir plus d’hommes, est dans la tourmente avec le dossier Boko Haram. La Mauritanie, le Niger, l’Algérie et le Burkina ont compris qu’une action militaire au Nord du Mali peut avoir des conséquences désastreuses sur eux ; tout comme le Mali pâtit aujourd’hui (même s’il l’a voulu en quelque sorte) de l’attaque de la Lybie par la communauté internationale. Que dire du capitaine de la CEDEAO, ADO, qui a actuellement d’autres chats à fouetter dans son pays avec les problèmes liés à l’insécurité. Sans oublier la République Démocratique du Congo, la Somalie, le Soudan et bien entendu la Syrie qui représentent également de sérieux défis stratégiques pour la communauté internationale. Des soucis, chaque pays en a. Les autres ne peuvent passer tout leur temps à s’occuper des nôtres, encore moins lorsque nous donnons l’impression ‘’d’être encore dans une école maternelle’’ où nos politiques demeurent dans de fallacieuses querelles internes dépourvues de toute logique. Autant dire que la reconquête du Nord devra patienter en attendant que les hommes politiques maliens redescendent sur terre et prennent enfin conscience de la nécessité d’une union sacrée et d’une stabilité institutionnelle. Fort heureusement que la jeunesse de Gao et le mouvement Gandeizo, à travers leur patriotisme et sens élevé de la responsabilité, tentent tant bien que mal de consolider ce vide. Le processus de libération du Nord vient d’être déclenché par les populations. L’exemple vietnamien nous pousse à croire que cette action pourra aboutir à la libération de Gao ou favoriser l’émergence d’une nouvelle appréhension de cette situation qui se complique davantage. Qu’Allah unisse les maliens et sauve le Mali !!!

 

FOUSSEYNI MAIGA

 

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3 COMMENTAIRES

  1. fousseyni étais prét à aller au nord te battre ???? lol c ‘est facile de rester dans un bureau climatisé à bamako et faire des édito… sans la france la cedeao ou l onu le mali ne sera plus jamais le mali…il y aura l azawad et ce qui reste du mali… arrétons de jouer sur les mots notre diplomatie doit chercher de l aide partout et compter sur un appui militaire international pour lancer l offensive au nord… le mali n’a ni les moyens ni les hommes pour s’en sortir seul.

  2. bel édito, franchement ils n’ont le temps de lire tout cela car par positionnement et repositionnement, tout leur temps est occupé pour que le bateau mali ne décolle pas sans eux.
    Sinon en ces temps, la seule préoccupation est et demeure la reconquête territoriale suite à laquelle doivent être organisées des élections libres et transparentes pendant lesquelles pour une toute crémière fois le citoyen Malien sera enfin responsable de choisir le président et les représentants qu’il faut au Mali et non aux poches des maliens./

  3. AG IBRAHIM 18 Juin 2012
    ETAT AZAWAD, PERIL DU PEUPLE TOUAREG

    PEUPLE TOUAREG, ON NOUS MENT. CEUX QUI PRETENDENT ETRE NOS LEADERS NE NOUS DISENT PAS LA VERITE ET NOUS CACHENT LA REALITE. LE COMBAT QU’ILS PRETENDENT MENER AU NOM DE L’EDIFICATION D’UN ETAT AZAWAD EST UN COMBAT ILEGITIME, ILLEGAL ET SANS AVENIR PUISQU’IL NE REPOSE SUR AUCUN FONDEMENT.

    L’AZAWAD N’EXITE PAS GEOGRAPHIQUEMENT (EN TOUT CAS PAS TEL QU’IL NOUS EST PRESENTE) ET IL NE PEUT EXITER NI EN TANT QU’ETAT ENCORE MOINS EN TANT QUE NATION. NOUS SOMMES DES MALIENS, NOUS AVONS TOUJOURS VECU EN PAIX ET EN HARMONIE AVEC CEUX AVEC QUI NOUS PARTAGEONS L’APPARTENANCE ET L’ATTACHEMENT A CE TERRITOIRE C’EST A DIRE LES SONHRAI, LES ARABES, LES PEUHLS, LES BOZOS, BELLAH ETC…A SUPPOSER MEME QUE NOUS PARVENIONS A ARRACHER CETTE INDEPENDANCE ET QUE CELA SOIT ACCEPTEE PAR LE MALI ET LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE COMME UNE SITUATION DE FAIT, IL FAUT S’ATTENDRE A CE QUE LES SONHRAI, LES PEUHLS, LES BOZOS ETC… EUX AUSSI SE SOULEVENT POUR NOUS COMBATTRE ET NOUS CHASSER DE CES TERRES CAR, ILS SONT AUSSI ORIGINAIRE DE CES ZONES ET AUJOURD’HUI PRET DE 20 FOIS PLUS NOMBREUX QUE NOUS LES TOUAREGS; SI NOUS AVONS EU NOS ARMES, ILS PEUVENT AUSSI AVOIR LEURS ARMES. SI NOUS AVONS DES AMIS, ILS AURONT AUSSI LEURS AMIS. SI NOUS AVONS NOTRE MOTIVATION ET NOTRE COURAGE, ILS AURONT AUSSI LES LEURS ETC…

    AU FINISH, NE NOUS VOILONS PAS LA FACE, NOUS SERONS EXTERMINES ET LE TEMPS QUE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE INTERVIENNE, CE SERA TROP TARD ET MEME SI ELLE INTERVIENT, NOUS SERIONS PAR LA SUITE CONTRAINTS DE RENONCER DEFINITIVEMENT A CE TERRITOIRE. NOUS SERONS ALORS DES EXILES, DES APATRIDES. NOUS NE POURRIONS PLUS JAMAIS CONSTRUIRE, EN TOUT CAS SUR PLUSIEURS GENERATIONS.

    MON DERNIER MOT EST QUE TOUT CE QUE NOUS GAGNERONS AVEC “AZAWAD” NE SERA QUE MASSACRE, BAINS DE SANG, RUINES, DESOLATION, EXODE MASSIVE ET MISERE HUMAINE POUR NOUS MEMES ET NOS VOISINS DE TOUT TEMPS,

    MAIS AVEC LE MALI, NOUS AVONS TOUT A GAGNER, A CONDITION QUE NOUS ACCEPTIONS DE FAIRE PARTIE DE CETTE GRANDE NATION ET QUE NOUS ACCORDIONS NOTRE MODE DE VIE AUX EXIGENCES DU MONDE MODERNE

    A BON ENTENDEUR, SALUT

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