Edito : Promesses-fleuve

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Au rythme où la population mondiale croît et compte tenu de la demande exponentielle sur le précieux élément, la ressource stratégique de l’avenir n’est pas le pétrole mais l’eau. La Fondation Chirac qui vient de boucler ses travaux au Mali l’a si bien perçu qu’il en a fait un de ses axes opérationnels. 

Elle mérite donc les congratulations des citoyens africains. En raison essentiellement de l’effort de prospective et d’anticipation que la Fondation de l’ancien président français nous impose, à nous citoyens de l’Ouest africain, pas encore exposés aux problèmes que soulève par exemple le Nil au Sud, à l’Est et au Nord du continent. Gouvernance collégiale de l’eau ou entrer dans un cycle de conflits interminables pour une ressource qui, elle, ne l’est pas. Bamako ne pose pourtant pas une problématique nouvelle.

Syrte en juillet 2004, lors du Sommet sur l’Eau et l’Agriculture avait déjà planté les décors et prévenu les pays africains qu’ils ont tort de tabler sur les hypothèses hautes qu’ils ont de l’eau à en revendre. Ce qui est par contre nouveau, c’est que les congressistes de Bamako, des chefs d’Etat, acceptent pour relever le défi du futur, de mettre la main eux-mêmes à la poche plutôt que   de dépendre, une fois de plus, du chéquier de la communauté internationale.

 Et ils ont raison : ils ne peuvent pas, impunément pour les fleuves communs, aligner des projets agricoles, des barrages de retenue ou énergétiques. Il leur faut aller vers les logiques de complémentarité basées sur l’avantage comparatif des pays et non la duplication systématique de ce qui est fait ailleurs. Ils ont raison également parce que l’Occident se ringardise vis-à-vis de l’Afrique. Les engagements du Millénaire, pour ne prendre qu’eux, ne sont pas tenus et le caissier principal a lui-même des besoins domestiques à satisfaire. Les Africains ont promis de se financer eux-mêmes. Mais, il faut attendre de voir.

Adam thiam

 

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