Edito : Partira, partira pas ?

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Le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga (SBM) passe certainement l’un des moments les plus difficiles et les plus compliqués de sa vie politique. Il est devenu du coup l’un des Premiers ministres les plus décriés de l’histoire du Mali. Son départ est réclamé par plusieurs voix, notamment des religieux, des partis politiques et même la société civile. Est-il la source de tous les problèmes qui frappent en ce moment notre pays ? La réponse du président de la République IBK est non, puisque malgré les manifestations, ce dernier a refusé de lâcher son Premier ministre. Je crois également que l’actuel chef du gouvernement n’est pas responsable de l’impasse dans laquelle se trouve malheureusement le pays.

Mais l’étau se serre autour du Président IBK et de son PM, puisque certains membres du parti présidentiel sont décidés à contraindre IBK à limoger SBM. Pour ce faire, une motion de censure contre le Gouvernement sera en principe déposée aujourd’hui, mercredi, sur la table de l’Assemblée nationale. Elle sera soumise au vote le vendredi prochain. Un duel entre les pouvoirs exécutif et législatif est donc lancé. Alors, SMB partira ou partira pas ? Bien malin qui peut la donner la réponse à cette question.

Puisque le vote de la motion de censure divise les députés du RPM. Selon des indiscrétions, sur les 53 députés que compte le RPM, ce sont 35 qui sont pour le moment favorable au vote de la motion et les 18 autres restants disent non au départ du PM. Les groupes parlementaires se sont réunis avant-hier, lundi, le groupe parlementaire Adema et ceux des non-inscrits voteront non. Grosse couleuvre en vue pour le RPM? Car, il faut au moins 98/147 députés pour faire partir le gouvernement Soumeylou Boubèye Maïga.

Vu l’ampleur de la crise qui sévit dans notre pays, une motion de censure n’est pas sans conséquence. Car, si elle venait à se concrétiser, la guerre serait ouverte entre IBK et son parti. Cette discorde aura indubitablement des répercussions au sommet de l’Etat. Une crise institutionnelle est plus que jamais probable.

En déposant la motion de censure, le RPM ne se trompe-t-il pas de combat ? Puisqu’il s’agirait de défier le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta et non moins président fondateur du parti. Car Soumeylou Boubèye Maïga est en mission du président de la République. Le défier revient à s’opposer au président IBK qui ne cesse de lui renouveler sa confiance. Quoi qu’on dise, SMB a sauvé IBK et le Mali du chaos en 2018 en réussissant à organiser la présidentielle sur toute l’étendue du territoire national.

Celui qui a réussi ce challenger ne peut pas être la cause de nos malheurs. Je refuse de réduire les problèmes de toute une République disposant des institutions au comportement d’un seul individu, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga. Même s’il n’est pas un voyant, SBM a une compréhension plus développée et plus claire de la situation actuelle du pays pour avoir passé au moins cinq mois en poste de Premier ministre.

Au cours du premier quinquennat d’IBK, ce sont quatre Premiers ministres qui sont succédé. SBM est le cinquième Premier ministre. Pensez-vous que le problème du Mali est un problème de Premier ministre ? Que non !  C’est plutôt un problème de patriotisme. Le Malien n’est pas patriote, tout le combat au Mali est un combat de personnel, de clan et de personne.

Depuis l’avènement de la troisième république, deux motions de censure ont été déposées par les partis politiques de l’opposition, sans toutefois obtenir la majorité qualifiée des deux tiers des députés.

A mon humble avis, on se trompe de combat en jetant la faute de l’état actuel du pays sur une personne. L’heure est très grave car, notre pays qui embourbé dans un complot est menacé de disparition. De ce fait, nous devons nous donner la main pour le sauver. Nous devons faire preuve de beaucoup de sans froid, de patience et être lucide. Car la résolution, c’est dans le temps et dans la durée.

Aliou Touré

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2 COMMENTAIRES

  1. Même les coqs savent que SMB est à la solde de la France pour diviser notre cher pays. Vivement sa descente aux enfers. Que la sanction divine lui soit infligée car qui trahit le Mali se trahit lui même.

  2. Quand on agresse,on doit s’attendre à recevoir la réplique.
    C’est aussi simple que ça.
    SBM a agressé le RPM en voulant puiser dans ses rangs,l affaiblir afin de prendre la tête de la majorité présidentielle ,cela sans réaction du président fondateur.
    Le conflit latent entre SBM et TRETA s’est reporté sur la scène politique.
    Il ne s’agit nullement d’une action pour dénoncer les activités gouvernementales de SBM,même si c’est l’argument avancé pour motiver la motion de censure.
    TRETA défend, à juste titre,la position et l’honneur de son parti contre les agressions d’un homme politique qui a apparemment la bénédiction du président fondateur IBK.
    IBK N’A T’IL PAS DÉJÀ ENGAGÉ LA SANCTIONN CONTRE TRETA EN PERMETTANT À SON PREMIER MINISTRE DE PUISER DANS SES RANGS?
    Tous les éléments du RPM savent que les hostilités sont engagées entre SBM et TRETA depuis que le chef du gouvernement a reporté les élections législatives alors que le président du RPM s’apprêtait à être élu pour occuper la présidence de l’ assemblée nationale.
    Les raisons de ce report ont été dévoilées quand SBM a commencé à puiser dans les rangs du RPM,même si TRETA lui facilitait la tâche dans la désignation des candidats du parti.
    Il ne fallait pas être un homme politique expérimenté pour comprendre que SBM se préparait à avoir la majorité à l’assemblée au détriment du RPM.
    Donc,si TRETA profite de la faiblesse de SBM pour lui terrasser quoi de plus normal.
    Tout homme politique dans sa position l’aurait fait.
    C’est à SBM de se défendre.
    Il a certainement prévu ce cas de figure avant de lancer les hostilités,quand on constate que tous les élus de l’ ADEMA-PASJ se sont rangés de son côté et la nomination préventive de son président à un poste stratégique.
    Il lui reste à convaincre certains députés du RPM pour éviter que TRETA ait la majorité avec l’opposition..
    C’est un jeu politique normal qui verra une des parties quitter la scène gouvernementale après la motion de censure.
    Si la motion réussit,TRETA aura montré son influence politique obligeant IBK a travaillé avec lui ou dissoudre l’assemblée nationale .
    Si elle échoue,tous les proches de TRETA seront dégagés du gouvernement permettant à SBM de prendre la tête de la majorité présidentielle .
    L’échec de cette motion peut renforcer la position de SBM face aux mouvements de la rue des deux leaders de la communauté musulmane.
    De toute façon ,TRETA n’a rien à perdre,il n’est plus dans le calcul du CLAN présidentiel depuis qu’ IBK a occupé KOULOUBA.
    On a voulu lui arracher le parti,ça a échoué.
    C’est une occasion de l’écarter définitivement,si SBM réussit à empêcher la motion de censure,mais tout en renforçant les adversaires car TRETA va grossir les rangs de l’opposition,celle qui a été déçue par IBK.
    La réussite de SBM est aussi l’échec du Mali indépendant et fier car SBM travaille pour la France.
    OSER LUTTER ,C’EST OSER VAINCRE!
    La lutte continue.

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