Edito : Parfum de restauration

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Les travaux de concertation  des Forces vives de la nation par le Comité National pour le Salut du Peuple  (CNSP),  en vue de la mise en place des Organes de la Transition pour le renouveau  du Mali, sont clos  depuis le samedi 12 septembre 2020.  Les jeunes officiers supérieurs avaient  misé  sur   une participation inclusive.  Un pari  apparemment  réussi, hormis la bouderie des « ex-rebelles » de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA).

Toutefois  à l’issue des travaux, le M5, par un communiqué,  se  démarque du document  final produit comme étant la Charte de la Transition. Parce qu’il  constate tout simplement que celui-ci  « n’est pas conforme aux délibérations issues des travaux des différents groupes». Et   dénonce  la «volonté d’accaparement et de confiscation du pouvoir au profit du CNSP». En outre,  le M5 dit ne pas comprendre : les prérogatives du Vice-président de la transition; la composition et le mode de désignation des membres du collège de désignation du Président de la transition; et l’acte fixant la clé de répartition entre les composantes du Conseil National de Transition. Mais, pour autant,  le mouvement s’est dit incessamment  ouvert  au dialogue avec le CNSP  afin de réduire au mieux   les malentendus.

Avant, pendant  et  après les travaux de cette concertation devant doter notre pays des organes de la Transition, le manque de confiance  a constamment prévalu entre le CNSP et le Mouvement du 05 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP). Le second suspectant  fortement le premier de sentir le parfum de la restauration à travers ses accointances avec des cadres du régime défunt. D’où sa crainte  de voir la Charte de la Transition faire la belle  aux forces de la restauration.

Ces acteurs politiques,  majoritairement   responsables de la mauvaise  gouvernance de notre pays,  étaient  très actifs lors des concertations. Et   se disaient, sans vergogne,  prêts à accompagner  la nouvelle Transition.  Mais pour une Transition qui  doit prôner  la rupture  d’avec  l’ancien système politique pour un renouveau politique,  ces hommes et ses femmes, ayant   déjà dirigé  notre pays de façon despotique et mafieuse, devaient-ils participer à  l’organisation et la mise en place  de celle-ci?

Pour le citoyen Sékou Tangara, non moins spécialiste  des questions  sociopolitiques de son pays : « On ne peut  pas continuer à clamer jusqu’au soir du 17 Août  2020 « Boua ta bla, Boua fo  saya… » Et venir se présenter  dans les travées  du CICB  comme un acteur de la rupture et du renouveau. C’est lâche, malhonnête et ça ne doit pas passer ».   Cette   position, certainement logique, doit être aussi celle de tout citoyen malien lambda,   adepte de la rupture d’avec  l’ancien régime.

Les jeunes  officiers supérieurs du CNSP devront  donc savoir raison garder en faisant  très ATTENTION  aux vendeurs d’illusions de tout  bord !  De toute façon  ces experts de la 25ème  heure, naguère  affidés du régime défunt,  ne peuvent que les  dérouter  du bon chemin.  Un  adage  de notre pays   ne soutient-t-il pas  que : « Un ancien Chef de village ne souhaite jamais le  renouveau de son village » ?

Gaoussou Madani Traoré, DirPub

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1 commentaire

  1. Très bonne analyse, la confiance est fragile entre les deux acteurs principaux : M5 RFP et CNSP.
    Que dieu protège le Mali.

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