Edito : Ouattara et l’infrastructure de la paix

7

 En cette fin d’année, et à l’entame de la seconde année de sa présidence, Alassane Ouattara s’efforce de continuer à communiquer l’espérance. Il l’a fait tout au long de 2012 dans les villes et les régions ivoiriennes. Et il vient de le faire lors de la deuxième édition de son tête à tête avec les chancelleries accréditées auprès de lui.

C’est vrai qu’à bien des égards, la Côte d’Ivoire commence à renouer avec le cercle vertueux. L’économie, les infrastructures, l’investissement productif, tout cela reprend. Cela n’allait pas de soi dans le pays lourdement endeuillé et désorganisé dont le président houphouettiste hérita en avril dernier. Le mérite en revient essentiellement au président ivoirien.  L’économiste expérimenté qu’il est, est encore loin de sa promesse électorale en ce qui concerne la mobilisation des ressources mais tous les partenaires frappent à la porte d’une Côte d’Ivoire qu’ils fuyaient, il y a peu. Ensuite,  prudent politique, Ado  a su surveiller comme du lait sur le feu son alliance avec le Pdci. Pour que celle-ci n’éclate pas en ce tournant critique de l’histoire nationale et ne reproduise la ligne de fracture Nord-sud que et lui Ouattara et le «shadow president » Bédié tentent, par monts et vaux, de gommer.  Mais Alassane Ouattara ne peut plus avoir  l’assurance  de son flamboyant débat à la veille du second tour de l’épique présidentielle qui l’opposait à Laurent Gbagbo il y a bientôt deux ans. Trop de morts ont assombri les perspectives rapides de la reprise qu’il espérait justement parce que la passation de pouvoir ne fut pas pacifique. Le camp Fpi depuis lors vaincu n’est pas forcément dans une logique d’apaisement. Or Napoléon a raison de dire qu’ « en amour comme en guerre, pour en finir, il faut être deux ». Mais le problème ne se situe pas que dans un camp. Ouattara paraît en quelque sorte l’otage de sa victoire qui n’a été possible qu’avec  les ex-rebelles du Nord, avec les méthodes pas toujours catholiques des rébellions. Quand on franchit la ligne de l’opposition pour celle du pouvoir, tout change. Les seuls repères acceptables sont alors le rejet de l’impunité et la fin des sauf-conduits. Là-dessus, en dépit du bon réflexe d’avoir mis en place une commission de réconciliation, le pouvoir Ouattara n’a pas encore réussi à faire de la paix cette infrastructure structurante dont la Côte d’Ivoire a tant besoin pour redevenir la locomotive sous-régionale qu’elle fut une fois.  Pire, il doit davantage convaincre qu’il n’est pas le tribunal du vainqueur et qu’au harcèlement visible d’une opposition cherchant à le pousser à la faute, la réponse ne saurait être ni le fait du prince ni la terreur d’Etat.

Adam Thiam

Commentaires via Facebook :

7 COMMENTAIRES

  1. Devinette:

    Qu’est-ce qui reste lorsque ma femme et ma fille me fuit?

    Qu’est-ce que reste lorsque ma famille m’abandonne devant un klavier d’ordi à la maison de retraite?

    Qui qui reste lorsque je passe tout le reste de ma vie sur maliweb?

    Qu’est-ce qui reste lorsque je ne fais qu’insulter les victimes de la guerre au Mali?

    Qu’est-ce qui reste lorsque je n’ai pas de vie?

    Qu’est-ce qui reste lorsque je n’ai pas d’amis?

    …Bref

    Il reste BLANCHE MERDE: une petite retraité blanc aigri et qui n’a que la haine dans le bout de coeur qui lui reste ..

  2. monsieur le ministre de la jusice,

    les maliens aujourdhui ont fort besion des mandats d’arrets contre lancien president att et tous son staff.

    nou vous le demandons avec rigueur le patron de la justice, mettez nous att aux arrets des aujourdhui.

    mr coulibaly malick on te supporterais, jusqua l’infinis.

  3. coco=blanche merde= sanene ba kulé fa kulé den kulé itakou bakou 😆 ❓ 😛

  4. adam courage pour ce edito combien juste et courageux.
    il faut que ouattara aide le mali pour reussir son pari.
    il ne faut pas surtout qu’il laisse le mali dans la main de diougou c’est a dire des ennemis du mali dont le president baise.
    en maths on dit + par – = -.
    c’est a dire l’ami de ton ennemi est ton ennemi.

  5. Très bonne analyse Mr Thiam, je constate pour ma part que le gouvernement d’ADO version 3 est plutot préocupé par l’économie que par la réconciliation ou la construction d’une paix durable, obtenir une croissance à 2 chiffres à l’horizon 2014, faire de la Cote d’Ivoire un pays émergeant à l’horizon 2025 à travers des investissements massifs dans tous les secteurs comme en témoigne le fameux PND(Programme National de Developpement) dont le financement n’est pas pour le moment acquis, tous cela est beau et ambitieux mais la durabilité et la réalisation de ces objectifs passent par l’infrastructure de la paix. Et pour atteindre cet objectif majeur il ya du chemin à faire comme en témoigne les récents rapports de Amnesty International et de Human Right Watch.

Comments are closed.