Le ciel ne semble toujours pas s’éclaircir sur la participation ou non de certains caciques de la classe politique et de la société civile au Dialogue politique inclusif devenu Dialogue National. Si certains n’ont fait que suspendre leur participation aux travaux préparatoires, d’autres ont carrément rejeté le format proposé par les organisateurs. Et pourtant, le consensus semble nécessaire pour qu’il y ait une large participation de la classe politique et de la société civile à ce dialogue tant attendu. Gouvernement comme opposants à ce dialogue, chaque camp doit mettre du sucre dans son thé pour rendre le goût agréable afin qu’il soit consommable par tous.
Le Gouvernement, sous le leadership du chef de l’Etat, qui a la lourde responsabilité de conduire les affaires du pays, devra faire tout son possible pour que ceux qui doutent de sa sincérité puissent avoir les garanties nécessaires afin de prendre part à ce forum capital pour la survie de notre pays. Il devra s’impliquer pour qu’aucun malien ne soit laissé au bord de la route. L’idéal serait de pouvoir embarquer tous les acteurs sociopolitiques dans le bateau- Mali pour une destination paradisiaque. Chaque acteur, qu’il soit politique ou de la société civile, doit comprendre que les maliens ont trop souffert. Ils sont à bout de souffle et cherchent éperdument un sauveur. Le dialogue devra être, à bien des égards, l’une des thérapies à leurs multiples maux, d’où la complainte pour sa tenue.
Ainsi, pour ne pas encore décevoir et prolonger la souffrance du peuple, le gouvernement doit faire preuve d’humilité, de diplomatie, de mesure et surtout de sens de la responsabilité afin de persuader ceux qui hésitent à participer au dialogue sans certaines garanties. Il doit accepter de faire des concessions, d’accéder aux revendications de l’Opposition à ce dialogue pour qu’il y ait un consensus national pour un dialogue inclusif.
Quant aux opposants à ce forum national, bien que certaines de leurs revendications soient fondées et légitimes, ils doivent eux aussi avoir comme agenda le Mali. Ils seront interpellés demain devant le tribunal de l’histoire s’ils boycottaient ce dialogue qui, de l’avis de nombreux citoyens, serait une occasion de refonder un nouveau Mali. Enfin, les opposants à ce dialogue doivent mettre au centre de leurs préoccupations la souffrance des citoyens pour la défense des intérêts desquels ils sont censés se battre. Les opposants, en adoptant la politique de la chaise de vide, en choisissant de ne pas participer à ce dialogue quel que soit le motif se seraient non seulement rendu coupable d’indifférence et auraient posé un acte susceptible d’être qualifié par l’opinion de trahison et même être synonyme de renoncement à leur idéal de combat. Et plus grave encore, ils seraient taxés de n’avoir comme agenda la défense de leurs intérêts personnels.
En somme, pour bon nombre de citoyens, la résolution des crises qui secouent le Mali depuis 2012, passe par le dialogue entre toutes les filles et tous les fils. Aux grands maux qui minent le Mali, il faut des grands remèdes.
Youssouf Sissoko