Depuis quelques semaines, une hypothèse devient de plus en plus persistante au point de semer le doute dans l’esprit de bon nombre de Maliens. Les élections présidentielles de 2018, auront-elles lieu ou pas ? Et si elles ne sont pas tenables à cause de l’insécurité, que devrons-nous faire ?
Les inquiétudes soulevées n’ont pas lieu d’être et surtout sur la question d’ordre sécuritaire. Elles seront source d’instabilité plus grave que celle que nous traversons pour la simple raison que le peuple malien est dans l’impatience de traverser cette période infernale. Plus de quatre ans dans l’immobilisme, le pilotage à vue, ce régime a plumé le Mali de toutes ses valeurs, ses puissances sur tous les plans. Aujourd’hui, ce régime est menacé. Il n’a plus de cote de popularité et partout, les Maliens parlent de sanction.
La question de non tenue des élections présidentielles en 2018 vient-elle de lui afin de savoir la position des Maliens ? Si c’est le pouvoir, cela ne doit surprendre guère. Sentant sans mort proche, il avait tenté de s’agripper au pouvoir à travers le fameux projet de nouvelle constitution taillée sur mesure qui donnait le pouvoir à IBK de plonger le Mali dans l’instabilité car à son propre gré en complicité avec son assemblée et son sénat, il pouvait proroger son mandat jusqu’à nouvel ordre. Le peuple lui a barré la route et voilà une autre hypothèse qui commence à prendre la rue comme une trainée de poudre.
Il faut la stopper nette. Même dans le rêve, on ne doit pas voir une telle question.
Société civile, partis politiques etc. à eux de se battre, se montrer intransigeants quant au respect du calendrier électoral pour les présidentielles de 2018. Cela passe nécessairement par la grande sensibilisation à l’endroit des populations afin de mettre dans la dynamique du changement la transparence lors des élections prochaines. Ils doivent exiger mais aussi étudier et trouver les moyens possibles de faire barrage à toute idée qui soutiendrait un possible report.
Exiger l’audit du fichier électoral afin de palier à toutes les insuffisances telles que les questions des personnes décédées et celles ayant perdu leur droit civique, c’est-à-dire les prisonniers.
La communauté internationale a un rôle important aussi à jouer. Elle était au chevet du Mali en 2013, et cela a permis au Mali d’organiser les élections sans incidences majeures malgré le climat peu favorable à l’époque. Elle doit s’impliquer cette fois-ci aussi car l’information qui circule lui est défavorable. Elle a beaucoup investi au Mali et a subi des conséquences en termes de pertes en vie humaine, financières. Des pays comme la France, les gouvernants ont leurs citoyens sur leur dos pour raison de crise économique et qui jugent la politique étrangère de suicidaire. Elle n’a pas intérêt à ce que ça chute. Car reconstruire est synonyme d’avenir incertain pour le Mali.
Boubacar Yalkoué