Le président et le vice-président de la transition seront désignés par un collège sous la direction du CNSP ; un gouvernement de 25 membres sera désigné par un Premier ministre nommé par le président de la transition conformément à la constitution du 25 février 1992 ; un conseil national de transition composé de 121 membres représentant l’ensemble des acteurs nationaux. Son président sera nommé par ses pairs ; la durée de la transition sera de 18 mois. Voilà les grandes lignes des conclusions des journées de concertation nationale sur la transition, tenue les 10, 11 et 12 septembre 2020.
Ainsi, sur le projet de feuille de route de la transition, six (6) axes ont été retenus à savoir : le rétablissement et le renforcement de la défense et de la sécurité sur l’ensemble du territoire national, la promotion de la bonne gouvernance, la refondation d’un système éducatif solide, les réformes politiques et institutionnelles, l’adoption d’un pacte de stabilité sociale, l’organisation des élections générales. Le président du Comité National pour le salut du peuple (Cnsp) Assimi Goïta a présenté et défendu, hier mardi 15 septembre 2020, ces résolutions à Accra, à la faveur d’un sommet extraordinaire de la Cedeao.
Des résolutions vomies par le Mouvement du 05 juin- Rassemblement des forces patriotes (M5-RFP) qui a joué un rôle historique dans le renversement du régime d’IBK. Le comité stratégique de ce mouvement dénonce « une confiscation du pouvoir » par le Cnsp.
A mon humble avis, le M5-RFP doit sortir de cette posture qui consiste à présenter les morts parmi les manifestations comme argument de combat. Pour honorer la mémoire de ces victimes, ils doivent proposer en s’alliant avec tous les autres Maliens pour la refondation du Mali. Pour ce renouveau du Mali, on doit être en mesure de nous réunir tous, quelles que soient les positions politiques. Il ne s’agit pas de combattre les autres parce qu’ils étaient avec IBK, comme si personne du M5-RFP n’a jamais travaillé pour IBK ou n’a jamais réussi un sous de son régime. Tous les Maliens de tous les bords et de toutes les sensibilités doivent accompagner le processus de refondation du Mali. Pour une fois, arrêtons de regarder dans le rétroviseur. Tournons-nous vers le futur, c’est-à-dire reconstruisons le Mali.
Nous devrions saisir cette occasion de la période transitoire pour bâtir un Mali nouveau. Pour ce faire, nous devrions faire chacun notre propre mea-culpa, changer nos comportements et mettre le Mali (embourbé dans un complot international) au-dessus de nos propres considérations personnelles, partisanes et de nos tubes digestifs.
Et la réussite de la transition dépendra de la profondeur de la refondation de l’État. Il s’agit, entre autres, de renforcer l’Exécutif en enlevant l’équivoque toxique en son sein qui est le fondement de la mauvaise gouvernance ; de renforcer le travail législatif en y impliquant les populations, c’est-à-dire donner une chambre aux populations tout comme la nation qui a sa chambre… Bref, il nous faut nécessairement des réformes profondes.
Aliou Touré