Edito national / Sanfing

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En 1992, ils étaient neuf candidats à se présenter à l’élection du président de la République. En 2002, dix ans plus tard, ils étaient déjà vingt trois à briguer la magistrature suprême. Est-ce le signe d’une vitalité démocratique ? Certains diront oui. Mais à y regarder de près, est-ce vraiment le cas ? Le fait est que cela a conduit aussi à la banalisation d’un exercice hautement constitutionnel, à la folklorisation d’un acte majeur. Ces vingt dernières années, on a tout vu, tous les gabarits, mais surtout, tous les acabits. Avec pour effet de faire se détourner les masses laborieuses de la chose politique, conséquence d’un désabusement perceptible à la lecture du taux d’abstention aux différents scrutins.

2012 ne dérogera pas à la tendance. Les candidatures se font déjà jour et la plupart de ceux qui se sont annoncés ou soupçonnés d’en être, ils vont être très nombreux selon les échos du terrain, se soucient plus de l’implantation de leur comité de soutien, de leur positionnement politique pour se faire adouber par un président de la République lui même plus ou moins sur le départ, que des conditions idoines d’une véritable consultation populaire , sincère et morale .

Très peu se préoccupent des nécessaires balises à poser, et même à exiger, parce qu’il le faut, pour appeler à l’observation des règles du jeu, en matière d’élections. Très peu exercent leur obligatoire devoir de s’inquiéter et de s’indigner de l’impréparation en cours d’orchestration d’un scrutin qui pourtant déterminera la vie de tout un peuple, le devenir de toute une Nation. Ils ont tort.

Ils ont tort car si les prémices sont faussées tout le reste le sera. Pour cette raison, ils doivent, ces candidats, futurs ou pas, de tous bords qui agitent le landerneau, s’impliquer et obtenir des résultats probants sur ce chapitre. Il le faut, pour que des élections aient lieu tout simplement. Donner de la voix pour que l’autorité suprême aille jusqu’au bout de sa logique, elle qui affirmait, officiellement, le 22 septembre 2009 : « je proposerai…la suppression des structures actuelles d’organisation, l’annulation des listes électorales actuelles et la constitution d’un nouveau fichier électoral à partir des résultats du RAVEC. » Il faut l’y aider, coûte que coûte, vaille que vaille, pour évacuer ce « Sanfing », ces nuages troubles au dessus des têtes. Il en va de leur mission citoyenne, il en va de leur responsabilité historique.

S El Moctar Kounta

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