Edito National / Rare plébiscite

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134 voix pour, personne contre et zéro abstention. C’est à l’unanimité des députés présents que la loi de finances 2012 a été votée. Comme une lettre à la poste donc. Et loin des joutes fratricides de l’an dernier où un Koniba Sidibé s’évertuait à démonter le précieux projet gouvernemental. Il est vrai que  le Parena de l’honorable économiste a depuis, rejoint  la majorité présidentielle. Il est aussi vrai que les députés Sadi, Oumar Mariko y compris, n’étaient pas là pour chauffer la salle. Mais il reste tout aussi vrai que le consensus autour du projet de loi et le plébiscite qui l’accueillit résulte d’une conjugaison de faits.

D’abord la qualité du partenariat pratiquement salué de tous les intervenants à la session d’hier entre le Ministère de ‘l’Economie et des Finances et la Commission parlementaire en charge de ces questions. Ensuite la capacité d’écoute et la volonté de se dépasser de  l’équipe de Lassine Boiré qui reçut les éloges des députés, et pas des moindres à travers Younoussi Touré et Hamadaou Sylla. Tant mieux car le document voté  est d’une limpidité absolue et l’on n’a pas besoin d’être économiste pour le comprendre. Pour le contenu, le budget 2012 totalise près de mille milliards et demi de nos frances sur lesquels 140 milliards doivent être trouvés. Mais les annonces d’aide budgétaire se chiffrent déjà à la centaine de milliards, selon le ministre Boiré qui ne prévoit pas de difficulté particulière à financer le gap sur le marché.

D’autant que se félicite le ministre, le pays se porte bien: critères de  convergence de premier rang  de l’Uemoa respectés ; taux de croissance attendu de 5.5% ; satisfecit du Fmi, rentrées douanières et fiscales en 2011 de près de 100% ; dette publique supportable et sans cumul d’arriérés. Bref, la grâce touche notre secteur de l’économie et des finances partout ailleurs, le secteur le plus difficile.

Mais la manne qui n’en est pas vraiment une – peut-être le quart du budget annuel d’un grande Fondation américaine- est toute allouée. A tout seigneur tout honneur, l’éducation en réclame le cinquième avec près de 300 milliards Cfa, suivie de très loin par l’Agriculture avec environ 192 milliards Cfa, les Mines, les « Pouvoirs publics » et l’administration générale ((près de 142 milliards Cfa). Pour les impondérables d’une année qui sera fertile en surenchères, une dotation non affectée de 120 milliards de nos francs. Ceci n’incluant pas la défense qui avoisine les 110 milliards. Naturellement, à la lecture du document, à l’analyse des témoignages des députés, on peut bien se demander pourquoi le pays est sur ses deux pieds dans le secteur le plus délicat et grabataire dans d’autres.

Adam Thiam

 

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