Le MPR c’est presque dix ans aux avants postes de la République, dans un gouvernement où il s’est aligné puis noyé dans une politique dite de consensus qui l’a rendu aphone. Lui qui les dix autres années qui ont précédé a été très vocal, vocalique. Puis radio-silence.
Le MPR c’est surtout un cadre de haut vol aux commandes d’un segment non négligeable de l’Etat et qui s’est imposé un très conventionnel devoir de réserve lequel est en train de prendre fin, dicté par la logique du terrain et l’extrême urgence du moment.
C’est ce MPR qui a dit…Choguel a dit, et du fait de son long silence on lui prête une oreille attentive. Pour l’entendre soutenir à propos des élections générales 2012, que si l’exécutif, donc son chef, faisait montre de volonté politique les résultats du RAVEC seraient un socle crédible pour des listes électorales fiables et des élections transparentes et apaisées.
Si la volonté politique était de mise cela veut dire, entre les lignes, que cela pourrait ne pas être le cas. Ou tout simplement, en réalité, que rien ne permet de dire que c’est le cas. Pour deux raisons : la première est liée à la volonté de noyer la question électorale et les impératifs qui s’y rattachent dans un fatras de réformes et au finish aboutir à un cafouillage innommable, dont seul un messie auto-désigné pourrait venir à bout, dans un contexte non exorcisé d’affrontements post-électoraux, à nos frontières. La deuxième ressemble à une stratégie qui empruntant au pourrissement, en se hâtant tout doucement, visera à obliger au report donc à un scénario de prolongation –prolongement dicté par la lecture qu’impose le terrain réel. Le peuple se trouvera dès lors devant le fait accompli.
Ce n’est pas ce que veulent les forces politico-sociales du pays qui ont le souci majeur de voir le pays réussir et échapper à la gueule du montre, celui là même qui naitra et grandira sur les ruines de la discorde née du désordre, celui qui à l’affût attend de danser sur nos désaccords. Cela ne peut être non plus l’agenda du président de la République qui, dans une adresse tout à fait officielle et solennelle, devant la nation reconnaissait, le 22 septembre 2009, explicitement, qu’il n’existe pas au Mali un mécanisme régulier et transparent par lequel la volonté du peuple s’exprime.
Voilà qui explique que le fichier soit un véritable souci de politique nationale et une exigence de performance électorale.
Le MPR l’a dit, c’était il y a tout juste une semaine, et c’étaient des paroles d’un allié sûr qui, bien à sa place dans le moule et son cocon, rarement effarouche. Mais même les amis se doivent parfois un devoir de vérité.
S. El Moctar Kounta