Edito national : Le grand péril

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Tous les observateurs de la scène malienne sont unanimes, le pays couve de grandes et graves déflagrations. Tous les fronts en même temps semblent attendre une espèce de signal pour se mettre en mouvement, en branle et, à Dieu ne plaise en ébullition. Les gros nuages  qui s’amoncellent  au dessus du pays ne présagent rien de bon. Ils ne sont pas ceux de l’hivernage entrant, ils sont ceux des conséquences désastreuses de la plupart des dossiers de cette fin de mandat présidentiel. Le problème du fichier électoral qui n’a pas dit son dernier mot car même si tout le monde était d’accord pour un fichier consensuel il n’y a guère plus le temps de sa mise en œuvre.

De plus il  va rentrer  en collusion avec une réforme constitutionnelle ayant choisi le forceps comme modus-operandi. Si les deux chantiers venaient par extraordinaire à réussir,  il faudrait gérer à sa suite les risques grandissants qu’Al Qaïda  fait courir au pays sur des sites nouveaux, de plus en plus proches des grands centres urbains, de plus en plus loin de ses bases traditionnelles.               

Il faudrait que soient activés et gagnés la lutte contre le trafic de drogue et le blanchiment auquel il donnera lieu, à ciel ouvert, lors des prochaines joutes électorales. Joutes dont le vecteur, la colonne vertébrale, sera non pas des projets de société ou d’hommes charismatiques mais cet argent  dont personne ne se préoccupera de l’odeur. Les querelles internes actuelles  dans la plupart des partis politiques  sont bien les signes avant-coureurs  de divisions qui se régleront à coup de millions peut être de milliards, loin des confrontations idéologiques et de politiques.

Ils se régleront à coups de dénonciations pour malversations, de diffamations, de mensonges et de trahisons. Voilà ce qu’il en sera dans moins de trois mois de notre univers politique et sécuritaire. L’autre, le versant social sera tout aussi explosif. Le récent épisode de la fermeture de l’université de Bamako  ne sera pas sans conséquences et concernera une frange importante de la population, tout comme les traditionnels fronts sociaux qui, profitant justement de ce qui précède, viendront se greffer sur des situations déjà sulfureuses et exacerberont les manquements du dernier ramadan du dernier mandat. En somme de grands périls dont il faut prendre la mesure avant qu’ils ne métastasent et ne  gangrènent.

S.El Moctar Kounta

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