Edito national / L’ADEMA et le RAVEC

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L’Adema est pour le RAVEC, l’Adema est dans le RAVEC, la plupart des cadres du parti vous le diront. Elle est dans le RAVEC parce qu’elle est persuadée que le fichier électoral qui pourrait en être tiré constituera une base certaine pour des élections transparentes et crédibles, parce que les données qui en émaneront seront entourées d’un maximum de précautions techniques limitant tous les travers que le Mali a connus, pendant des années, en ce domaine.                                

L’Adema est donc convaincue, comme les autres partis de l’échiquier de la pertinence et de la moralité du RAVEC, rejoignant tout aussi la société civile, les analystes et les observateurs de la scène politique                                   

Alors pourquoi avoir choisi le RACE, pourquoi accepter de courir à contre courant de la volonté du plus grand nombre, telle qu’exprimée de vive voix à la dernière rencontre du cadre de concertation des partis et de l’administration chargée de la préparation et de l’exécution des scrutins de 2012. Pourquoi enfin penser une chose et en faire une autre ?

 La réponse est simple : elle prend appui sur le fait que le Président de la République avait annoncé que son schéma, au regard des insuffisances constatées dans le fichier existant, était d’extraire du RAVEC un fichier propre et plus valide. Elle s’adosse aussi sur sa reculade qui le reconduisit à marquer une préférence incongrue, deux ans après, pour un RACE nettoyé, sur quelles bases ?      

L’Adéma dès lors a mené la réflexion et a conclu que si elle s’accrochait au RAVEC et que les élections ont lieu malgré l’impréparation qui la caractérise l’échec du scrutin relèverait, va t-on dire, de l’intransigeance d’une classe politique ayant abondamment poussé à la roue. Dans l’autre cas, si, pour ne pas courir le risque d’un échec annoncé on reculait la date des élections, ce sera pour ménager une sorte de prolongation-transition qui permettrait à ATT d’aller au delà de son Mandat, ce qu’elle refuserait de toutes ses forces. N’a t-on d’ailleurs pas averti le ministre de l’Administration Territoriale qu’en cas de prolongement, de transition, ce sera sans les autorités actuelles ?                    

La position de l’Adema procède donc du contournement. Elle ira aux élections sur la base du choix fait par le Président de la république et tout échec du processus relèvera de la seule responsabilité de celui-ci.                                 

C’est là, à n’en point douter, une autre façon de dire oui au RAVEC et inciter les autorités à se donner les moyens d’en faire le levier de consultations vraies et le levain pour la paix sociale.

S.El Moctar Kounta

 

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