S’il est investi dimanche au Stade Modibo Keita, IBK qui paraît en grande forme aura mis les petits plats dans les grands. Ce ne sera d’ailleurs pas la première fois. En 2002, ému et émouvant, il avait en ce même lieu, parlé au peuple du Rpm dont on pouvait ne pas donner cher.
Ce parti venait de naître et avait donc l’excuse de ne pas avoir eu le temps de ratisser large. Et surtout il naissait des entrailles du parti Adema, une inépuisable mère porteuse il est vrai mais qui n’avait enfanté jusque-là que des rancœurs de la dimension du Miria. Autant dire un nano-parti. Mais le cas du RPM aura été différent. Ibk se classera troisième à la présidentielle de 2002 et ce n’est pas rien puisque seuls trois petits milliers de voix le sépareront du deuxième de la course, Soumaila Cissé, candidat de l’Adema.
La cour constitutionnelle avait, il est vrai, annulé plus de 500 000 voix, soit plus de cinquante mille voix de plus que celles du premier par ordre d’arrivée. Pas la seule curiosité d’ailleurs puisqu’au second tour Soumaila Cissé dépasse également de cinquante mille voix celles d’Att au premier tour! Crise ? Puis, à la tête de la coalition Espoir 2002, Ibk contribue à donner au candidat ATT un score à la soviétique au second tour. Dernière démonstration de force, avec la majorité relative des députés à l’issue d’un autre arbitrage curieux de la Cour constitutionnelle, le patron des Tisserands occupe le perchoir d’une législature consensuelle jusqu’à l’approche de la présidentielle de 2007 où la météo se gâte.
ATT est élu au premier tour. IBK arrive deuxième avec cent mille voix de plus qu’en 2002. Trop peu et trop tard cependant. Cette année, le verrou Att saute. Mais IBK retrouvera Soumaila Cissé, qui comme lui, a claqué la porte de l’Adema. Et il retrouvera entre autres Dioncounda Traoré et Modibo Sidibé qui y vont pour la première fois. La seule différence, c’est qu’IBK n’est plus leur Premier ministre et qu’il lui faudra les battre pour être le deuxième Kéita à gouverner le Mali.
Adam Thiam