Vendredi 24 juin : déclaration de politique générale de Mariama Kaïdama Cissé en poste depuis bientôt trois mois ; début juillet: session extraordinaire du Parlement pour examiner -autant dire adopter- le projet de révision constitutionnelle. C’est manifeste: le président ne reculera pas.
Il aura sa constitution, dût-il recourir à la césarienne. Dès lors, la question qui se pose est la suivante : qu’est ce qui existe dans ce projet qui empêche d’attendre le futur président pour initier les réformes pressenties ? Question simple mais réponse pas du tout évidente. Pour la simple raison, qu’il s’agit d’un projet jusque-là jalousement gardé, bien qu’il tire son essence du processus ayant conduit au rapport Daba qui, lui, avait donné lieu à de larges consultations en son temps.
Et bien que dimanche soir, Daba Diawara nous ait entretenu sur les justifications, les axes et les implications de la réforme. Il y a pourtant des problèmes. Le premier, c’est qu’expliquer ce projet ou le faire discuter à l’assemblée nationale ne dispense de le rendre accessible aux détenteurs d’enjeux. Qu’il s’agisse des formations politiques, des regroupements citoyens ou des médias. Le second problème –mais il sera corrigé au fil du temps – c’est d’avoir choisi de l’expliquer en français, ce qui exclut, par la langue et le langage, l’écrasante majorité de la nation.
Le troisième problème est que l’exercice ne peut pas se faire sans crispation. D’une partie de la classe politique ou de citoyens, même si on les pressent minoritaires car franchement une révision constitutionnelle sans enjeux majeurs et que les électeurs zapperont parce qu’à leurs yeux, il n’aura pas plus d’attrait qu’un match de foot entre le Niena et le Tata. Or la quatrième est justement à ce niveau. Pour un président sur le départ, qui a beaucoup donné et pour lequel, en revanche, le pays a tout accepté, le choix tactique doit être celui du plébiscite. C’est-à-dire 70% de taux de participation pour 90% de oui. Mais, c’est au président de faire ce choix.
Adam Thiam