La question des terres agricoles est dans l’air du temps. Le Forum Social mondial qui vient de se tenir à Dakar en avait fait un de ses thèmes forts car elle semble refléter les nouveaux rapports de forces entre le Nord vu comme l’accapareur et le Sud qui cède le couteau sous la gorge. Au Mali, il faut dire que le Sadi et certains syndicats paysans s’en étaient fait un peu les hérauts.
Mais ils n’ont pas soufflé aussi fort que le Parena qui continue d’exiger du gouvernement la publication des contrats et de la liste des attributaires de terres à l’Office du Niger, le parti du bélier soupçonnant de ce côté quelques grosses anomalies. Réponse du berger à la bergère, la direction de l’Office du Niger a réagi presqu’instantanément, déplorant les inexactitudes du mémorandum et se demandant pourquoi le Parena n’était pas simplement allé s’informer à la source à l’instar d’autres formations politiques selon le texte du Directeur de l’Office du Niger.
L’histoire n’est pas finie comme on le constate avec la deuxième réaction du parti de Tiebilé Dramé -voir le communiqué de presse- qui réplique et maintient ses exigences. Pourquoi le Parena pose t-il à ce moment précis une question aussi sensible ? Pourquoi ne l’a-t-il pas soulevée au Parlement au sein du groupe parlementaire qu’il forme avec le Sadi ? Et surtout à quelques mois de l’échéance électorale 2012, que nous prépare le parti du bélier blanc qui sait être aussi erratique que pugnace ? De la même manière, on peut se demander si et comment le gouvernement va réagir à cette deuxième sortie du Parena.
Publier les contrats et la liste des attributaires ? Ou ignorer la demande réitérée de la formation politique ? Le sujet évoqué est d’une importance stratégique évidente mais il est abordé à un moment où à cause de revendications et de pressions anticipées sur un mandat finissant, le gouvernement chercherait à garder l’offensive plutôt que d’être sur la défensive. Entre le devoir -louable- de transparence vis-à-vis de la nation et le réflexe -compréhensible- d’éviter d’être mis dans les cordes par un parti politique, nous sommes bien à un tournant délicat du second mandat du président Touré.
Adam Thiam
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