Edito : Je n’accuse pas la France…

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Si l’occasion se présente de proposer  une ennemie à pendre, des Maliens n’hésiteront pas à citer le nom de la France. Elle est devenue aux yeux des citoyens maliens le cauchemar. Son nom est cité dans toutes les sales affaires qui déstabilisent le Mali. De la Lybie avec l’assassinat de Kadhafi à la terreur que vivent les populations du nord,  du Mali tout entier, le nom de la France résonne comme un refrain. Elle est maudite, rejetée et parfois, dans l’excès de jugement, comparée à un Satan personnifié. Il faut la dégager à tout prix, sans quoi, la crise malienne est éternelle.

Manifestation devant l’ambassade de France à plusieurs reprises, boycott de produits français, critiques de la part de presque toutes les sensibilités et aujourd’hui la polémique autour d’un exercice sur la question de l’AZAWAD abordée dans une école française au Mali.

Mon avis est contraire. Je n’accuse pas la France (elle n’a que des intérêts et non des amis) mais plutôt nos dirigeants, IBK. Qui ne se rappelle pas de la liesse présidentielle qui a embarqué le peuple après l’intervention des forces françaises pour stopper les djihadistes, depuis Konna, dans leur avancée vers le centre. Beaux discours de la part du président de la transition devant le monument de l’indépendance en présence du président français, M. Hollande. La France n’est pas venue d’elle-même, ce sont nos autorités qui l’ ont appelée officiellement. Ce jour, les Maliens ont rangé dans la tombe du passé le sujet de la Lybie. Ils ont oublié que leur malheur provient de là. Qui est responsable de cette dérive du siècle ? Ils ont fait semblant d’ignorer alors que c’est cette même France tout le temps source de manifestations dans les colonies françaises pour ses politiques machiavéliques.

C’est cette France qui a imposé le cadre de négociation ayant abouti à un accord considéré par  nos autorités actuelles comme l’unique moyen de mettre fin à la crise malienne. Des années après, quel constat pouvons-nous faire sur le terrain si ce n’est la déception. Ce support a favorisé l’embrasement de la situation sur le terrain. La France est qualifiée être favorable aux groupes armés signataires de l’accord. Cela ne devrait pas du tout surprendre. Et je dirai bien que ce sont ces mêmes groupes armés qui sont les obstacles à la sortie de crise. La Coordination des Mouvements de l’Azawad ne saurait se dissocier des groupes terroristes et djihadistes. Ils ont collaboré ensemble pendant l’occupation des régions du nord du Mali et ils continuent à le faire. Ils se réclament maliens. Loin s’en faut ! Ce sont des hypocrites. Ils savent où se trouvent ceux-là qui déstabilisent le Mali et leur position ‘’d’intermédiaire’’ n’est autre qu’une stratégie de maintenir le Mali dans cette situation infernale. Ils collaborent avec Iyad, Hamadoun Kouffa et la France en sait quelque chose. Au regard des moyens sophistiqués dont elle et ses partenaires MINUSMA et autres disposent, s’ils sont réellement animé de bonne foi, la crise malienne ne devrait pas durer aussi longtemps. Ils peuvent facilement neutraliser Kouffa, Iyad, mais cela ne les arrange pas. La fin de la crise mettra fin à leur calendrier obscur. Ils se servent de cette situation sciemment instaurée par eux-mêmes  afin de mieux profiter ; se partager ce que le Mali a de précieux et qui les intéresse.

IBK le sait, mais il n’a rien fait que de condamner les actions de ses concitoyens tentant à dénoncer la France. IBK s’est montré plus français que malien. Et la France le tient par des secrets et le dossier Michel Tomi n’est que la face visible de l’iceberg.

IBK a pris ses distances avec les Maliens et la France en profite. Il n’a jamais pris en compte les cris de cœur de son peuple. Il s’est toujours montré insensible, cela  en faveur de la France et ne courbe l’échine devant les Maliens que lorsque ceux-ci se montrent intraitables comme ce fut le cas du projet de révision de la constitution. Un projet qui pour faire plaisir à la France et les groupes armés, IBK était prêt à mettre le Mali sur le chemin du chaos.

La France n’aime que ces genres de dirigeants. Ceux-là qui ont du mépris envers leurs peuples car ce sont eux qui sont manipulables. La France quant à elle sait ce que vaut l’union entre un peuple et son chef. Partout où le président porte une oreille attentive aux positions de ses concitoyens,   la France n’ose jamais tenter des coups bas en ces lieux. Et c’est ce qui aurait dû prévaloir au Mali

S’il y a lieu d’accuser quelqu’un dans la crise malienne, ce n’est ni X ou Y  mais IBK car c’est à cause de son laxisme que le Mali est trimballé de la sorte. Il ne peut pas gérer le Mali. Même ses propres hommes politiques et cadres, il a du mal à les canaliser. Ils font la pluie et le beau temps sur le dos du contribuable malien sous son regard impuissant. Alors quelqu’un qui n’a pas pu gérer sa propre famille politique, épargnez-vous, peuple malien, tout espoir à voir ce dernier sauver toute une nation. Au contraire, sa mission ne sera que de l’asphyxier dans l’exercice de sa fonction de président de la République.

Peuple du Mali, c’est IBK votre problème et non la CMA, la MINUSMA ou la France.

Boubacar Yalkoué

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4 COMMENTAIRES

  1. La présence française est la conséquence des fautes successives des autorités maliennes depuis l’élection d’AMADOU TOUMANI TOURÉ en 2002 .
    Le choix de libérer les otages et d’entretenir les preneurs contrairement aux autres pays limitrophes a fait de notre pays le nid du terrorisme.
    LA PRÉSIDENCE D’ AMADOU TOUMANI TOURÉ AVEC LA COMPLICITÉ ACTIVE DES HOMMES POLITIQUES PRINCIPALEMENT IBRAHIM BOUBACAR KEITA À FAVORISER L’INSTALLATION ET LA PROPAGATION DU TERRORISME SUR NOTRE TERRITOIRE.
    Ce qui explique que le MALI soit le seul pays à être désorienté pendant la crise libyenne.
    On ne peut pas écarter que la France en est profité.
    Il n’y a pas de doute que la France ne voulait pas quitter le Nord du MALI après son indépendance.
    C’était une occasion à ne pas rater pour y revenir.
    Elle travaille énormément aussi pour ne pas y quitter.
    Tout montre que la France n’est pas venue AIDER le MALI.Elle a profité d’une situation.
    AIDER c’est permettre à un ÉTAT de retrouver sa capacité de prendre en charge ses prérogatives.Ça ne se fait pas.Donc il y a anguille sous roche.
    Ceux qui se plaisent à dire que si la France n’intervenait pas le MALI serait actuellement entre les mains des jihadistes se trompent énormément.
    Le MALI est un membre de l’ONU qui a obligation d’aider un pays qui n’arrive pas à assurer sa sécurité.
    AMADOU TOUMANI TOURÉ avait même entreprit les démarches d’aide de l’ ONU avant le coup d’État .
    La France est intervenue dans ce cadre.Si la France refusait,d’autres pays intervenaient forcément car le MALI seul n’était pas concerné.
    Tous les esprits éclairés savent que si les américains avaient intervenu assez tôt en Afghanistan,le 11septembre n’aurait jamais eu lieu.
    Les maliens se sont mobilisés massivement pour Ibk pensant qu’ il est l’homme qui allait redonner aux maliens leurs honneurs perdus .
    On constate sa complicité pour maintenir dans leurs positions dominantes ceux qui ont collaboré à la déstabilisation du MALI.
    L’ accord d’Alger en est l’instrument principal.Son application constitue infailliblement la division du MALI et la permanence de la base française dans cette partie du MALI.
    Dire ces certitudes qui sautent aux yeux offusquent certains internautes,voir les thuriféraires d’Ibk.
    Les maliens sont certes responsables des problèmes insécuritaires qui débordent ses frontières,mais la France qui est sensée nous AIDER à y faire face profite pour faire ce qu’ elle aurait dû faire avant l’indépendance du MALI :L’ autonomie ou l’indépendance à cette partie du Nord pilotée par les touaregs des ifoghas.
    Cette lutte pour empêcher cette réalisation doit être menée par tout patriote digne.
    La génération actuelle a deux défis à relèver :chasser les terroristes de notre territoire avec l’aide des partenaires internationaux et empêcher que la France provoque la division du MALI.
    Ibk n’est pas,a prouvé qu’ il n’est pas ce président qui peut aider cette génération à accomplir ces deux objectifs.

  2. Pourquoi ce déferlement de la haine contre la France alors que sans son intervention ce journalistse Yalcoué et beaucoup de gens à cran seraient enrôlés dans le califat de Iyad ag Aghaly.
    Comme il est très facile de critiquer et même d’accuser l’autre camp de tous les maux.

  3. ****** “Ils collaborent avec Iyad, Amadoun Koufa et la France en sait quelque chose.” *****

    La France et l’ONU en savent quelque et nous l’ont d’ailleurs dit par le passé. À la veille de la venue de Bilal AG ACHÉRIF à Bamako, BARKHANE et MINUSMA ont tous déclaré que les mouvements signataires de l’accord de paix sont les mêmes qui composent les groupes terroristes. Elles ne pourront jamais nous dire de ne pas négocier et de faire la guerre à une ultra minorité ethnique mais le message etait clair. 🔦🔦

    IBK est le problème du MALI mais il l’est moins que les Intellectuels Maliens qui ne se plaisent que dans la démagogie. C’est eux qui devraient expliquer aux Maliens que la France ou la MINUSMA ne sauront qualifier de terroriste un Malien qui quitte Bamako ou même Koulouba pour se rendre à Kidal.

    Certes la Libye à joué un rôle dans la situation que vit le MALI mais pourquoi notre pays est le seul sur les 54 pays Africains à sombrer dans l’abîme alors qu’il ne partage aucune frontière avec la Libye ?

    Admettons que la France soit auteur de tous les maux D’Israël pourquoi personne ne demande à nos soldats d’aller se battre pour que ceux qui ont appelé la France puissent la remercier ?

    Pourquoi indexer la France à tout va sans jamais donner une alternative à la présence Française ?

    Si pour un journaliste IBK et ses amis politicards sont le problème de ce pays, pour moi Yugo du DABANANI ils ne sont que la conséquence de la fourberie et de la malhonnêteté des Intellectuels. À commencer par les journalistes ! 😀😀

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