Edito: Merci à la France d’être venue prendre notre fauve par la tête !

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Pour que les gens accourent à l’aide, dit l’adage, il faut que tu tiennes le fauve qui t’a agressé par la crinière. Cette guerre n’est pas une guerre locale ou interne ; c’est une guerre mondiale contre le terrorisme ; c’est aussi une guerre contre la barbarie raciste et moyenâgeuse, une barbarie rappelant celle du Ku Klux Klan et de l’Inquisition en mode local. Dans sa partie malienne, sur le territoire malien, il faut que ce soit le Mali qui verse son sang. Ce serait notre contribution à l’effort mondial. De Gaulle le demandait aux alliés, dans le contexte de la 2e Guerre mondiale : quand on est en France, l’honneur revient aux Français d’être en première ligne. C’est pourquoi ceux qui ne comptent que sur l’extérieur doivent savoir qu’un jour le pays paiera le prix d’une politique laxiste. Ne les a-t-on pas entendus dire, après l’engagement fulgurant de la France à nos côtés, que même les grandes puissances font appel à des alliés et pour moins que ça ?

Certes, les Etats-Unis se sont fait aider par une coalition d’une centaine de pays pour attaquer l’Irak. C’était après avoir échoué à mobiliser le Conseil de sécurité des Nations-Unies. C’était donc pour des raisons de moralité face à un rapport de forces trop déséquilibré. Il s’agissait de compenser d’inhiber la honte de canarder des milliers d’adversaires sans encourir le moindre risque. Le guidage au laser ne laisse aucune chance à l’ennemi, devenu un lapin, le pilote étant comparable à un aristocrate à la chasse à courre. Les satellites et les drones permettent désormais à l’opérateur de régler son compte à l’ennemi, en causant avec les camarades. Après les guerres coloniales d’antan, trop inégales, c’est à l’honneur des puissances militaires d’aujourd’hui de lever une armée diplomatique pour que l’adversaire sache que ce n’est pas la raison du plus fort qui triomphe, mais la raison tout court. C’est bien le souci de la France, qui affirme avoir agi dans le cadre de la légalité internationale. Ce n’est ni à cause du demi-échec d’Afghanistan, ni à cause de la baisse exceptionnelle dans les sondages de la cote du président François Hollande. De là à assimiler la force française déployée à Konna aux contingents africains symboliques qui se joints aux coalitions formées par les Etats-Unis contre l’Irak, c’est évidemment erroné !

Depuis deux décennies, au Mali, le budget qu’on devait consacrer à l’armée, une vraie armée, celle de « nos besoins », a été engagé à d’autres fins, sans doute pour l’apaisement du front social. Une erreur à ne pas recommencer. Merci à la France d’être venue prendre notre fauve par la tête !

Ibrahima KOÏTA

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