Édito : mardi 19 novembre 1968 : Épilogue

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La date du 19 novembre 2016 nous a donné l’occasion de revenir sur le destin politique d’un homme : Modibo Keïta, président du Conseil de gouvernement de la République du Mali, chef de l’Etat, de 1960 à 1968. Récemment, l’UM-RDA (avatar de l’US-RDA), a tenu son congrès ordinaire. L’occasion fut saisie, pour l’un de ses responsables,  de revenir, après avoir rendu hommage aux  « pères fondateurs », sur cette date et ce, pour accuser « Moussa et sa bande d’avoir mis le pays à genoux ». L’ayant écouté, nous nous sommes intéressé à sa biographie officielle pour constater qu’il ne possède aucune expérience vécue de la période en question, n’en parle qu’à partir de ce qu’on a bien voulu lui dire et qu’il a accepté sans esprit critique, militantisme oblige.

Ce qui est d’ordinaire admis mérite davantage à être complété par les déclarations des quelques « compagnons de route » qui ont accepté de se prononcer sur le régime socialiste des années post indépendance. Mahamane Alassane Haïdara, nous a-t-on dit, a refusé d’écrire ses mémoires pour conserver ses amis. D’autres, Jean-Marie Koné, Salah Niaré, tous deux anciens ministres, Aoua Keïta, député, ont eu des bribes qui en disent suffisamment sur ce régime. Leurs points de vue est à prendre en considération : ils sont témoins privilégiés d’une période, ayant été au cœur de l’action durant cette période.

Il ne s’agit nullement d’engager une stérile polémique, mais d’examiner, avec plus d’objectivité, l’histoire de la  République du Mali, du 22 septembre 1960 à ce jour.

Différents régimes se sont succédé, apportant, chacun, sa pierre à l’édification de la nation. Les sérier selon un esprit manichéen ne profite nullement à une saine connaissance de l’évolution de notre pays.

La période s’étendant de 1960 à 1968 est souvent présentée comme l’Age d’or de la République du Mali. Lui auraient succédé vingt-quatre années de dictature assimilables à une descente aux enfers. De Modibo Keïta et de ses compagnons, il n’est retenu que du positif ; de Moussa Traoré et de ses collaborateurs, que du négatif.

L’objectivité recommande de reconnaître que nos dirigeants sont, comme nous, faillibles et mortels. Lors du symposium organisé pour célébrer le centenaire  de la naissance de Modibo Keïta, un compatriote, historien de renom, n’a cessé de mettre en garde ses thuriféraires : « Evitez de faire de Modibo un mythe, au risque de le desservir. », n’a-t-il pas cessé de recommander.

 

Notre intention, avec une série d’articles, a été de procéder à une démystification de la personne du premier chef d’Etat du Mali, de jeter un autre regard sur ce que fut cette personne, de contribuer à le libérer des thuriféraires pour le rendre à lui-même, à ses dimensions réelles.

Il n’est pas question de nier les acquis d’une période. Mais, la rédaction de l’histoire-ce que nous ne prétendons pas avoir fait, n’étant pas nous-mêmes historien- serait partielle si l’on omet ce que fut la personnalisation du pouvoir entre 1960 et 1968, avec les abus et la suppression des libertés publiques qui l’ont accompagnée, le tout, sur un fond de marasme économique.

LA REDACTION

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4 COMMENTAIRES

  1. Le seul fait d’avoir obtenu l’indépendance monétaire et militaire du pays, fait que Modibo Keita ne sera jamais égalé au Mali. Ses successeurs ont tournoyé dans l’incurie et la méchanceté avant d’être chassés du pouvoir par une révolte populaire intraitable et inédite, Aujourd’hui par leur faute, ( celle d’avoir stoppé le pays dans sa quête d’assises solides indépendantes des puissances étrangères ) la situation du pays est pire que sous la colonisation. C’est par Moussa Traoré que le Mali a trébuché avant de tomber aujourd’hui plus bas que terre.

  2. Et ensuite…?
    Vous pensez que vous êtes intelligent?
    Arrêtez avec cette tentative qui n’a d’autre but que de modifier l’histoire.

  3. Si vous êtes en manques de communications, bon Dieu fermez votre éditorial au lieu de parler de thèmes que vous ne maitrisez pas du tout.

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