Edito : L’essentiel était d’attaquer

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Les événements de Menaka, Aguel Hoc, Tessalit survenant pratiquement à la veille de la fête de notre armée requièrent une pensée particulière pour nos soldats au front. Ceux qui sont tombés hélas comme ceux qui continuent de se battre pour que force reste à la patrie. Nous aurions pu avoir notre attention portée sur un processus électoral sensible qui traîne le pas. Et sur le traitement à réserver aux revendications catégorielles qui s’accumulent en fin de mandat.

 Mais voilà que la nation est entraînée dans une guerre triste qui ne peut tuer que des Maliens, quelque soit le côté où se situent les victimes. Le message du Mnla est clair : en attaquant dans un si bref intervalle de temps plusieurs symboles de l’Etat malien, il lance sa stratégie de libération de ce qu’il appelle le territoire de l’Azawad. Le Mnla a osé attaquer. C’est cela qui est important et c’est bien plus important que la guerre des communiqués à laquelle nous assistons présentement entre un Etat qui ne réalise pas d’exploit en reprenant  ou en gardant le dessus et une rébellion qui n’aura laissé au dialogue aucune chance et qui ne pourrait susciter le capital de compassion et de solidarité dont a bénéficié la rébellion de 1990 qui avait très vite renoncé à la revendication indépendantiste. Les communiqués du Quai d’Orsay et de l’Union africaine se distançant de toute velléité sécessionniste constituent la preuve que le Mnla devra ramer dur pour se faire entendre par la communauté internationale sur ce point précis.

Quelques pays occidentaux pourraient voir  dans les actions de ce mouvement un moyen de régler le problème du crime organisé dans le Sahel. Le pari est tentant. Mais personne ne peut dire, dans ce gigantesque système de vases communicants qu’est le Nord-Mali s’il ne s’agirait pas là, plus de calcul risqué que de risque calculé.                                                                                  

  Adam Thiam

 

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