Edito : Les réformes sont-elles désormais improbables sous la transition ?

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A quelques encablures de la fin officielle de la transition, c’est le silence radio autour du processus censé conduire à terme cette période exceptionnelle vers un retour à l’ordre constitutionnel normal. C’est véritablement le statuquo ante autour des réformes institutionnelles et constitutionnelles au Mali. Et pourtant l’engagement pris vis-à-vis de la communauté ouest africaine qu’est la CEDEAO, était de 24 mois. Va-t-on encore fouler aux pieds cet engagement ?  En effet, le premier organe, à savoir l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections, AIGE qui aurait dû être mis en place depuis le 13 juillet 2022, est renvoyé aux calendes grecques. A cela il faudrait ajouter le retard  accusé par le comité de rédaction de la nouvelle constitution, lequel retard  a d’ailleurs obligé le Président de la transition à prendre un autre décret pour prolonger le mandat du dit  comité  d’un mois supplémentaire. A titre de rappel, la première mouture du projet de constitution devrait être rendue aux autorités de la transition en fin septembre 2022, foute d’avoir fini, un bonus d’un mois  est accordé  au comité de rédaction pour peaufiner son rapport. A la question de savoir si les réformes auront lieu et dans le temps imparti avant  la fin de la transition? la réponse est sans nul doute non, en tout cas au regard de leur complexité, du manque de consensus autour d’elles et surtout du grand retard déjà accusé dans la réalisation, voire la concrétisation de certains objectifs que les autorités se sont assignées.

Il y a véritablement  de l’électricité dans l’air, car, par cette attitude cavalière et solitaire du gouvernement et en excluant de facto une bonne partie de la classe politique et de la société civile dans la mise en place de l’AIGE et dans celle du comité de rédaction d’une nouvelle constitution, une opposition aux réformes est en gestation. Elle n’attend que la mise en place de l’AIGE et surtout la publication du rapport du comité de rédaction d’une nouvelle constitution. Si l’on en croit le Président de la Mission d’Observation Des Elections au Mali, MODELE- Mali, Dr Ibrahima Sangho, un véritable front verra bientôt le jour. Ce front qui sera composé des partis politiques, et pas des moindres, et une kyrielle d’associations de la société civile, attaquera l’AIGE et s’opposerait aux réformes telles que proposées par le gouvernement. Selon Dr Sangho, une plainte à la Cour Suprême contre la composition de l’AIGE serait en préparation aux fins de l’annuler car elle violerait la loi électorale. Le Président de la MODELE-Mali tout comme  Certains leaders politiques à l’image de  Daba Diawara du RDA et Zoumana Sacko de la CNAS-Faso Yéré, ont déjà donné de la voix. Si le président de la mission d’observation n’est pas contre une nouvelle constitution qui serait même son souhait, cependant il déplore le manque de consensus et surtout de concertations. S’agissant de Diawara et Sacko, ils se disent farouchement opposés à une nouvelle constitution. Ils disent être favorables  à une révision, mais pas à n’importe quel prix également.

En définitive, peut-on mener des réformes idoines dans un pays fortement divisé et dans une atmosphère de suspicion, de manque  de confiance, de manque de consensus et surtout de grande insécurité? Seul le Président de la Transition est à même de répondre à cette légitime question, mais d’ores et déjà la première réponse qui sied est celle de la dissolution de son gouvernement qui n’a pas été à la hauteur de l’enjeu. Qu’il mette également le compteur à zéro, tant pour corriger  la procédure qui a consisté à mettre en place l’AIGE, mais aussi trouver le consensus qui, loin d’être une invite à la mangeoire, est le seul gage pour mener à bien les réformes, qui du reste sont indispensables afin de mettre fin à ces cycles infernaux de coups d’Etat au Mali.

                                                                                                                                        Youssouf Sissoko

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5 COMMENTAIRES

  1. sangare, la CEDEAO de mes chaussures, une organisation miserable illégitime et illegale au service de la maudite France! Ou était cette force de la CEDEAO quand le Mali était envahi par les Jihadistes/terroristes en 2012? Sors de tes illusions et idioties, si la CEDAO envoie une force idiote au Mali alors nous allons la combattre avec force et la vaincre. La CEDEAO du drogue Emballo, du vieux con Ouattara et de Bazoum le partenaire sexuel de Macron le PD va échouer et lamentablement

  2. Dafarazan, il n’y a pas de miliciens au Mali, les miliciens ont ete vus au Mali pendant le regime de Modibo Keita. A toi de dire ce que tu veux mais la verite est que quand ASSIMI parle ou que Abdoulaye Maiga ou Diop ou Sadio parlent nous sommes tres heureux!

  3. Sissoko ke encore, tu sais le reste!!!Arretes de faire le prophète de malheur pour notre patrie! Comme le dit Daou dans le Républicain ‘Qui accuse apporte des preuves’ nous attendons tes preuves!

    • Qui doute encore que tu es dérangé quand tu oses exiger des preuves à des explications détaillées sur la gestion du processus électoral???
      DES EXPLICATIONS QUI PROUVENT QUE LES COLONELS NE VEULENT PAS LÂCHER LE POUVOIR AIDÉS PAR DES INCULTES QUI CROIENT À LA LUTTE CONTRE LE NÉO-COLONIALISME FRANÇAIS.
      Ces COLONELS vont tous connaître le sort du PUSCHISTE SANOGO,s’ils passent le témoin à un représentant élu du peuple malien.
      ILS ONT DÉTOURNÉ DES MILLIARDS QUI SERONT RÉVÉLÉS APRÈS LEUR DÉPART.
      Pire ils ont assassiné SOUMEYLOU BOUBEYE MAIGA,empoisonné CHOGUEL MAIGA abandonné par kinguiranke et ses semblables vidéo man.
      Il y a une sorte de manipulation pour ne pas organiser les élections.
      Cette tension permanente entretenue par le choix de wagner comme partenaire,non l’armée russe,est voulue pour avoir la possibilité de confisquer le pouvoir avec le soutien du peuple manipulé.
      LES RETARDS DANS LE RESPECT DU PROCESSUS ELECTORAL ADOPTÉ EST LA PREUVE PALPABLE QUE LES COLONELS ONT DÉCIDÉ DE RESTER AU POUVOIR PAR TOUS LES MOYENS.
      Ils sont conscients que la CEDEAO est obligée d’utiliser la force militaire,si la durée de la transition n’est pas respectée.
      Ils se préparent à affronter cette force.
      La soif de pouvoir conduit à des folies,surtout quand on sait qu’on peut être poursuivi en justice.
      Des exemples sont connus!!!

    • Au Mali, c’est à chacun son régime. Aujourd’hui, seuls les alliés du régime des putschistes ont le droit de dire leur vérité, et même d’agresser ceux qui pensent différemment. On est plein dans un fascisme rampant, avec ses polices sécrètes, ses miliciens, ses sbires pour traquer les opposants de tout bords.

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