A l’heure où les observateurs les plus nantis de la planète annoncent une ‘’descente aux enfers’’ du Mali, eu égard à la double crise qui sévit actuellement au nord et au sud, la décence morale et l’objectivité intellectuelle m’obligent à jeter un regard rétrospectif sur la responsabilité de la CEDEAO et de la communauté internationale. Le coup d’état du 22 mars au Mali a été une aubaine pour la CEDEAO (pour ne pas dire son président en exercice, Alassane Dramane Ouattara), pour mesurer son leadership et assoir sa suprématie sur certains pays géo-stratégiquement importants. Pari gagné car, depuis lors, l’institution dicte, aux bons vouloirs de ses membres et au gré de leur humeur, ses lois sur le Mali.
Un autre pari gagné : la CEDEAO a joué un rôle important dans la crise malienne. Mieux, elle a posé des actes qui se sont avérés très fructueux pour la résolution des problèmes. Qu’à cela ne tienne, et l’arbre ne devant pas cacher la forêt, force est de reconnaitre que la CEDEAO n’a cessé d’accumuler des erreurs les unes aussi préjudiciables que les autres. Dans sa quête d’instaurer, dès les premières heures du coup d’Etat, le retour à l’ordre constitutionnel ; la CEDEAO a signé au détriment des aspirations réelles de la population malienne des engagements avec le CNRDRE qu’elle n’a pas respecté. Elle s’était, sciemment, soustrait de la position de toutes les forces vives de la nation créant du coup une divergence entre les maliens. Ses décisions, salutaires sur certains plans, se sont avérées le plus souvent infructueuses faute de mures réflexions et de précipitation. La preuve, elle n’a pas été à mesure de proposer une feuille de route digne de ce nom au conseil de sécurité. Et Aujourd’hui, dans un sommet sur le Mali sans les maliens eux-mêmes, elle exige avant le 31 juillet la mise en place d’un gouvernement d’union nationale comme si le gouvernement actuel avait été mis en place à son insu. Je ne remets pas en cause la mise en place de ce gouvernement d’union, que je défends d’ailleurs, je décrie plutôt le comportement autoritariste et offensant de la CEDEAO à l’égard du Mali. Elle est autant comptable du bilan actuel de ce gouvernement que de ses membres. Les considérations personnelles de la CEDEAO à l’endroit de certains leaders politiques maliens ont, sans équivoque, entacher son objectivité en ce qui concerne le dossier malien. Les sommets extraordinaires sont multipliés de part et d’autre. Les menaces de sanction abondent de tout sens. Les chefs d’Etats ne cessent de monter au créneau pour des actions de plaidoyer auprès de la communauté internationale. Les communiqués et déclarations sur la crise malienne ne cessent de pleuvoir. Pendant ce temps, la frustration des populations maliennes va crescendo. L’ascenseur social est en panne. Les maliens, dans leur fort intérieur, se livrent à une guerre de position fratricide. Les hommes politiques, dans une hypocrisie politico-politicienne, tentent de nous faire gober l’idée selon laquelle ‘’Le Mali d’abord’’. Et pire, nous perdons de plus en plus le nord tandis que l’exaspération des populations sous emprise se fortifie. Autrement dit, je ne doute guerre du rôle que pourra jouer la CEDEAO dans la crise que connait le Mali. Mais je constate qu’elle ne fait que déplacer le problème malien, de sommet en sommet, sans pour autant apporter des solutions, les vraies. Comme pour dire…La CEDEAO doit revoir sa position dans la crise malienne et mesurer les pour et contre de ses actions avant de les poser.
Et que dire de l’hypocrisie de la communauté internationale. Cette communauté internationale dont la responsabilité dans la crise actuelle est attaquable, étant donné que nul ne pourrait renier les répercussions de son intervention militaire en Lybie sur le Mali. Où sont donc passés la France qui n’a pas hésité à intervenir en Côte d’Ivoire pour déposer Laurent Gbagbo, l’Afrique du sud qui prétend chercher un droit de veto au nom de l’Afrique, la Chine et la Russie qui ont toujours su se démarquer des autres pays ou encore la CPI, les nations unies et consorts qui sont censés faire régner la loi dans le monde ? Certainement dans les pays pétroliers, stratégiquement ou géopolitiquement importants, où ils ont plus d’intérêts à préserver. Qu’Allah sauve le Mali !
FOUSSEYNI MAIGA
jai eu satisfaction de cet article bravo a toi jeune journaliste
Ce journaliste me rappelle Abdoul Latif Coulibaly du Sénégal, quant au style, l’engagement et la plume. bon article. 🙄
Très bonne analyse Monsieur Maiga,je vous lis depuis des semaines et je puis vous rassurer que vous êtes extraordinaire. j’avais perdu de l’espoir pour nos jeunes journalistes d’aujourd’hui. Mais avec vous l’espoir renait. si je devais vous classer parmi les journalistes au Mali, je vous mettrai à la 2ème place après Tiéguoum. Courage et continuez dans cette lancée, vous vous ferez beaucoup de lecteurs.
Pourquoi faire intervenir la France ? on a juste peur, on peut bel et bien bouter ses envahisseurs dehors avec ou sans l’appui de l’extérieur. C’est juste une question de courage, de bravoure, de détermination et de volonté de se battre et de vaincre. Nous devons juste susciter un sursaut national. Nous avons été humilliés et bafoués . Nous devons laver l’affront et notre honneur. Personne ne ménera ce combat à notre place. C’est la seule voie pour retrouver notre dignité. Ne cherchons pas de bouc émissaires en accusant la France ou la CEDEAO . Notre destin est entre nos mains . C’est une responsabilité historique nous devons l’assumer jusqu’au bout.
Votre article est de qualité puisqu’il pointe du doigt la réalité de la gestion par les organisations régionales et internationales.
Le cedeao est à plaindre sur tous les plans dans ce qui est arrivé jusque là.
Le nord n’est pas la préoccupation de ces gens si les islamistes ne les attaquent pas directement en menant des attentats mortels sur leurs terres, ou ambassades ou ressortissants. Que le peuple malien souffre, cela attendra toujours, puisque on a pas d’argent à dépenser pour quelque chose qui ne nous rapportera pas une contrepartie après , telle est leur regard sur la souffrance des maliens et des citoyens du nord.
Ne tombez pas dans l’anarchisme Mr Maiga. je pense que vous pouvez mieux faire que cela. Le Mali est signataire de tous les accords et traités de la Cedeao et en ce sens nous sommes obligés de travailler avec notre communauté. Ce PM vous le savez bien a éte désigné pour calmer le brouhaha à Bko . c’était pas un choix définitif. Maintenant il faut remettre au président par interim ses prérogatives: le choix de son PM et peut être une équipe élargie à tous compte tenu de la crise. Ayez un peu de respect pour la Cedeao ce n’est pas notre énnemie
Mr Maïga je n’ai pas l’habitude de réagir à un article que si je la trouve intéressant et c’est le cas.
Je suis malien et jeune comme toi et l’autre, mais je crois qu’il est temps que les jeunes prennent le destin du Mali, notre pays en main car les aînés ne cessent de nous montrer leur limite si non leur immature comme pour nous dire que l’âge n’a rien à voir avec ma maturité.Comment les 2/3 du pays sont occupés et que nous soyons toujours au stade de querelle de place, me dépasse.Je pense que nous ne devrions pas accuser ni la CDEAO ni la communauté international, mais plus tôt nous mêmes, en ce sens que c’est nous qui devrions réfléchir sur un plan de sortie de crise et demander à aux autres de nous aider à l’appliquer.Un plan malien qui tient compte de nos valeurs sociétales au lieu de patauger dans le “qui fait quoi, le Mali au dessus de tout”. Par exemple l’histoire des bérets rouges je crois que le PM a maqué de courage pour dire la vérité au CNDRE. Un militaire obéit aux ordres de sa hiérarchie, pour quoi détruire une unité militaire parce qu’ils ont obéi à leurs chefs? Je pense que présentement nous n’avons même pas assez d’hommes motivés au rang de notre armé s’il faut en démotiver d’autres, je ne suis pas d’accord.Nous n’étions pas d’accord avec ATT parce qu’il nous mentaient et aujourd’hui c’est le même scénario qui revient,”nous allons nous battre avec notre armée pour reprendre le nord” avec quoi? nos hommes à sevaré là-bas sont dans quelles conditions? Ils se préparent comment? Leurs morales? On-ils maintenant des armes qu’ils faut? Quel peut être leur chance si on attaque aujourd’hui? Car si nous faisons la guerre parce que nous pensons qu’il le faut sans les hommes, c’est les civiles qui devront libérer le Mali, car nos militaires fuiront encore comme hier, je pense ça serait ça la honte. je pense que pour nous ne pouvons pas parler de honte aujourd’hui car nos chefs ne savent même plus quel chemin emprunté. Donc réfléchissons: béret vert; nous population béret jaune et vous béret rouge,nous avons besoin de tout le monde , nous sommes tous maliens, et l’armistie pour tout le monde, si nous devrions avoir de la haine contre quelqu’un, c’est contre les occupants non invités au nord du Mali et contre le sous développement et pour ce faire nous sommes obligés d’emprunter le seul chemin qui existe : la vérité! disons nous la vérité en ce moment nous pouvons avoir un objectif commun et se
donner sinon chercher les moyens pour y parvenir. ➡
Voici un jeune journaliste qui est entrain de déclasser Adam si ce n’est déjà fait.Merci pour ton analyse Mr MAIGA et courage.Rien à redire. Tout est dedans.
Mr. le journaliste, tu as tout dit.
ON VA PEUT ETRE LIRE L’ARTICLE SI VOUS CHANGEZ LE TITRE DE LA FACON SUIVANTE:
Edito…LA GROSSE BETISES DU CAPITAINE SANOGO… Les ‘’péchés mignons’’ de la CEDEAO et l’hypocrisie de la communauté internationale dans le dossier malien !
Moussa Ag, qui promet de jetter un coup d’oeil dans l’article de Mr. MAIGA S’IL AJUSTAIT LE TITRE COMME SUGGERE
Ne lit plus ce journal machin ag, sinon tu nous porteras malheur!
NOUS SOMMES…. OU SI TU PREFERES….VOUS ETES DEJA DANS LE MALHEUR…. 😉
Machin Ag
Mr. Maiga le tritre de ton article me suffit. Merxi pour votre collaboration.
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