La fête de Tabaski s’annonce sous des « airs » chinois. Au point qu’on se demande si la délégation malienne au forum économique mondial de Tianjin a pensé à nous emmener des moutons chinois.
Vraisemblablement non. Car, sur la longue liste des protocoles d’accords livrée, aucun point ne touche au mouton.
D’ailleurs, il est reconnu de tout le monde que notre pays à une réputation internationale en matière agro-sylvo-pastorale. Sauf que la population n’en tire pas profit.
Chez elle, chaque période de grande consommation de viande constitue une circonstance de galiote. Si c’est le mois de carême, il faut s’attendre à une subvention du gouvernement aux bouchers, pour pouvoir acquérir le kilo de viande à 2000 F CFA. Maintenant qu’il s’agit de la Tabaski, on risquera de faire un clin d’œil à nos amis chinois. Sinon de nombreux chefs de famille vont bêler à la place des moutons cette année.
Et pour cause, la fête religieuse la plus célébrée cette année coïncide avec la rentrée des classes et ses dépenses subsidiaires. En bonne chrétienne, la ministre de l’Education a eu la hauteur d’esprit de fixer la rentrée des classes au lendemain de la fête aux moutons. A coup sûr, les promoteurs d’écoles retireront l’argent de ‘’Sambé-Sambé’’ à de nombreux parents d’élèves.
Revenant à nos moutons, force est de constater, comme tous les ans d’ailleurs, que nos gouvernants seront pris au dépourvu par la hausse des prix au marché. Ensuite, comme d’habitude, le directeur de l’Elevage s’offrira les cameras de l’ORTM pour nous dire qu’il n’ya pas péril en la demeure. Alors que le moment le mieux indiqué pour contrôler et stabiliser le marché national de bétail est en train d’être mis à profit par le ministre de tutelle pour lorgner la Primature. Faire tout pour chasser ce jeune Mara de la Primature, le plus tôt possible. Histoire de permettre au RPM de gérer la plénitude de son pouvoir. Même si cela arrange les ‘’béliers’’ de l’opposition.
Sans risque d’oublier nos moutons, il faut s’interroger sur ce qui pourra être l’apport du gouvernement aux acteurs du secteur de l’élevage, afin qu’ils n’exportent pas toutes les bonnes chairs dans les pays voisins. Un apport qui sera certainement tiré des 26 Milliards offerts par la Chine. Car, comme les 160 Milliards de la cession des 51% du capital de la SOTELMA qui étaient dans la poche de l’enfant de ‘’Soudou Baba’’, cette enveloppe chinoise semble être tombée dans l’escarcelle du ‘’Mandé massa’’. Lequel jure sur ‘’Soub Hana Wata Allah’’ qu’une cellule spéciale sera créée pour la gestion des projets chinois. Mais rattachée à la présidence. Comprenne qui pourra…
En tout état de cause, avec les menaces de la centrale syndicale des travailleurs, la mission des experts du FMI et de la Banque dans notre pays, mêlées à la grogne des commerçants détaillants, il faut laisser le mouton courir, car, la Tabaski viendra.
Moustapha Diawara