En 60 ans d’indépendance, le Mali est toujours à la recherche d’un modèle vertueux de gouvernance. Hormis les premières années de l’indépendance où le patriotisme, l’intérêt général et le don de soi guidaient toutes les actions des gouvernants de l’époque dont Modibo Keita, le reste du temps a été une aliénation mentale et une corruption à grande échelle affectant tous les secteurs de la vie du pays. L’époque Modibo Keita appartient désormais à l’histoire, car le 19 Novembre 1968 une junte militaire dirigée par le lieutenant Moussa Traoré renversa le régime du premier président du Mali indépendant. Elle a, du coup, mis fin à ce beau rêve d’un Etat où les vertus du travail, de l’excellence, de la justice et de l’équité allaient être les règles qui régiraient le fonctionnement de la société. Du coup d’Etat de 1968 à nos jours, le Mali cherche toujours sa voie, celle d’un Mali prospère où tous ses enfants seront à égalité de chance. En attendant ce salut, le pays fait face à de multiples défis pour ne pas dire périls menaçant son existence en tant qu’Etat. Jamais le Mali n’a été autant secoué dans ses fondements que maintenant. Les élites, qu’elles soient civiles, militaires ou religieuses, ont failli, pour ne pas dire trahi, en exposant le pays à toutes sortes de menaces y compris celle de disparaitre en tant que Nation. C’est pour éviter que le Mali millénaire ne disparaisse, que le peuple s’est mobilisé pour demander le départ du régime qui a mis à genou le pays. Il a été aidé par la frange la moins corrompue de l’armée qui a mis un coup d’arrêt aux pratiques éhontées et destructrices d’un homme et son clan, le 18 Août 2020. Après neuf mois de tâtonnement, les deux forces du changement à savoir le M5 RFP et l’ex CNSP ont décidé de sceller un mariage de raison pour le Mali en écartant d’abord les forces rétrogrades et en commençant le véritablement travail de refondation afin d’aboutir au Mali Koura tant espéré par tous les maliens.
La première et indispensable étape de la marche vers le Mali nouveau passera incontestablement par la lutte implacable contre la corruption et la délinquance financière qui sont devenues un mode de gouvernance au Mali. Sans lutter contre ce cancer qui est en passe de se métastaser en atteignant tous les secteurs de la vie socioéconomique du pays, rien de tangible ne serait construit au Mali et l’avenir sera une illusion. Les élites ont trahi le pays, alors le peuple réclame justice aux traitres. Désormais, le rouleau-compresseur de la Justice est en marche, deux gros Caïds, un ancien Premier ministre et une ancienne ministre des Finances dorment en prison depuis le jeudi 26 Août 2021 pour détournements des deniers publics, complicité de détournement. Ils seront rejoints bientôt par d’autres pour les mêmes motifs. Deux autres anciens premiers ministres ont été convoqués par la Cour la Suprême. Quand nous mettions sous presse, une folle rumeur de l’absence du pays d’un ancien Premier ministre, enflait. Que tous ceux qui ont détournés l’argent du contribuable malien soit jugé et condamnés s’ils sont reconnus coupables.
Le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goita et le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga semblent maintenant comprendre le message du peuple. Ils doivent persévérer dans cette voie afin d’écrire l’une des pages les plus héroïques de notre histoire moderne. Ce chantier, à savoir celui de la lutte contre la corruption, est le plus important. Donc, que les autorités de la transition sachent qu’elles ne sont pas seules dans ce combat, il y a également le PEUPLE débout comme un seul homme et prêt à les défendre.
Youssouf Sissoko
La mise à génou du pays a commencé le 19 novembre 1968 a continué jusqu’aujourd’hui sans interruption. La plupart de Ceux qui l’a dénocent aujourd’hui y ont participé.
Ce n’est que du spectacle
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