Edito : Le temps des poudrières

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La fin d’année pourrait être difficile pour notre pays malgré la bonne tenue de l’économie et une campagne agricole prometteuse. Ce sera en partie la faute à Aqmi. La nébuleuse salafiste nous en fera voir des vertes et des pas mûres dans l’histoire des sept otages qu’elle détient.

 

Le président mauritanien également s’il continue avec son ardeur guerrière contre les hommes de Belmokhtar. Mais, outre le péril déjà  un peu vieux de l’espace saharo-sahélien, le Mali pourrait être bientôt la victime collatérale des élections ivoirienne et guinéenne attendues, toutes  deux, dans la dernière semaine de ce mois. 

Car c’est tout sauf une surprise renversante : Laurent Gbagbo, le renard au physique de catcheur, est candidat à sa propre succession et l’a fait savoir samedi depuis l’hôtel Ivoire.  Dans un sens, c’est le salut pour la Côte d’Ivoire après cinq ans de louvoiement.

Mais que les résultats des urnes connaissent une contestation légitime  et le pays d’Houphouët se réinstalle dans une crise qui pourrait sceller la partition du pays ! Pour sa survie, le Mali a, bien entendu, appris à moins dépendre de son jadis incontournable voisin. Mais, Abidjan reste, au plan de l’efficience, notre principal port. Ses tribulations ne peuvent et ne sauraient laisser indifférents les milieux d’affaires et les consommateurs maliens.

 Conakry que gouvernera bientôt, Cellou Dalein Diallo, Alpha Condé ou un troisième larron galonné n’a pas l’importance stratégique du port ivoirien. Mais des élections non acceptées en Guinée, une probabilité aussi grande là-bas qu’en Côte d’Ivoire, c’est sûr, pourraient déboucher sur une crise sociale  violente et prolongée à laquelle de nombreux Guinéens répondront par leurs pieds.

 Surtout que la Guinée, pour reprendre la formule choc de ATT, commence déjà  à Djikoroni, le siège du camp parachutiste où le président malien a dirigé pendant plus d’une décennie. La violence post électorale n’est-elle pas une fatalité ? Oui, sans aucun doute.

 Mais les pays en question sont des poudrières et les appétits des candidats aux différentes présidentielles autant d’allumettes. Pure politique-fiction teintée d’afro-pessimisme de mauvais aloi ? C’est notre souhait. Malheureusement l’anticipation est nécessaire, la réalité, en Afrique, dépassant presque toujours la fiction.

Adam Thiam

 

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