Edito : Le spectre de la dissolution ou suspension plane sur les partis politiques maliens

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Youssouf Sissoko dirpub "L'Alternance"

Un adage populaire de chez nous ne dit-il pas qu’il n’y a pas deux sans trois ? Après la suspension des activités politiques par les autorités du Burkina Faso et la dissolution des partis politiques du Niger, par un décret pris par le Général Tiani, conformément aux recommandations des assises nationales de ce pays,  les regards sont désormais tournés vers le Mali, troisième pays de l’AES où se joue l’avenir des partis politiques. Les autorités maliennes vont-elles agir par souci d’harmonisation avec les deux  autres Etats de l’AES, comme avaient souhaité leurs partisans en se donnant non seulement un nouveau bail de cinq ans, mais aussi et surtout en dissolvant les partis politiques. Comparaison n’étant pas forcément raison, le cas du Mali nous semble loin d’être le même que celui des  deux autres Etats que sont  le Burkina Faso et le Niger.  Il est évident que les contextes sont différents, car le Mali est sur le point de boucler sa cinquième année de transition et se prépare à mettre en œuvre les recommandations des assises nationales de la refondation. Le pays est doté d’une nouvelle constitution qui complète une Charte de la transition. Donc le pays est bien doté d’un arsenal juridique et politique lui permettant de sortir de la transition afin de signer le retour à l’ordre constitutionnel normal.  Que dire de la durée de la transition que les autorités maliennes avaient souverainement fixé à 24 mois ? Cette période a été mise à profit pour organiser le référendum autour de la nouvelle Constitution. Alors que l’on pensait amorcer le dernier virage après le référendum, c’était sans compter sur la ruse des autorités. En effet, à la veille du scrutin présidentiel les autorités ont pris un décret relatif à un léger report de la présidentielle. L’on est à plus d’un an de ce report et elles n’ont pas daigné sortir pour informer l’opinion des raisons de ce statu quo. Le Mali se trouve aujourd’hui dans une situation de vide juridique, car la Charte de la transition qui est supposée compléter la nouvelle constitution, se trouve aujourd’hui souvent en porte à faux, voire en contradiction avec celle-ci. Donc le Mali est géré aujourd’hui selon l’humeur des princes du jour. Sinon comment comprendre que les autorités qui ont en charge la gestion du pays puissent faire fi de tous les textes, la Constitution qui définit les conditions d’accès au pouvoir, à savoir par la voie des urnes et la charte qui fixe la durée de la transition. Tous les deux cadres juridiques sont violés. Vouloir se donner un nouveau bail de cinq ans préconisé par certains  partisans de la transition  sans passer par le suffrage du peuple est véritablement un blasphème contre la République. Tout comme vouloir prendre une décision allant dans le sens de la dissolution ou même de la suspension des partis politiques ne serait qu’un abus de pouvoir. Dans un contexte d’illégalité et d’illégitimité qui caractérise la transition au Mali, toute décision non consensuelle n’est qu’excès et abus. Donc le dialogue assorti d’un consensus serait gage d’apaisement, de stabilité surtout dans un pays en profonde crise.

Eu égard à la situation très délétère que vit le pays, il revient aux autorités de la transition malienne de préconiser le dialogue et qu’elles soient convaincues que le Mali au regard de son histoire politique ne pourra en aucun cas être comparé aux deux autres pays de l’AES, à savoir le Burkina Faso et le Niger ; qui sont dans les normes fixées par leurs assises nationales. Le Capitaine Ibrahim Traoré du  Burkina Faso en 2024 a été sacré Président du Faso avec un mandat de cinq ans renouvellement et le Général d’armée Abdouramane Tiani a été porté à  la tête du Niger sans élection, après les assises tenues en avril 2025, ces mêmes assises ont fait de lui président de la République du Niger avec un mandat de cinq ans renouvellement, et surtout avec l’autorisation de dissoudre tous les partis politiques. Les autorités de la transition  Malienne qui bouclent leur cinquième année à la tête du pays   ne sauraient plus trouver d’autres prétextes pour se donner un nouveau bail en violation de la Constitution. Pour rappel les élections mettant fin à la transition devraient avoir lieu en 2024 avec comme point d’orgue l’investiture d’un nouveau président le 26 mars 2024. Plus d’un an après c’est toujours silence radio.

Youssouf Sissoko

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4 COMMENTS

  1. MaliMali
    Detrompes toi au constat que la population malienne s’est multipliée par 3 depuis 1991 et celle de Bamako encore plus.
    UNE MOBILISATION POPULAIRE EN 2025 EST PLUS RAPIDE ET DÉVASTATRICE QU’EN 1991.
    Il suffit de se rappeler des mobilisations populaires qui ont fragilisé le régime d’IBK.
    Elles étaient pacifiques, encadrées par les forces de l’ordre.
    Celles qui se préparent contre les délinquants puchistes, qu’ils rendent possible par des actes irresponsables et criminels,seront surprises et DÉVASTATRICES car ne seront pas pacifiques, mais très violentes comme en 1991.
    Des immeubles des délinquants puchistes vont être brûlés, des ministères attaqués.
    Les délinquants puchistes n’auront pas d’autres choix que de faire ce qu’ils savent faire:tuer de sang froid les manifestants.
    Mais ça ne va pas les arrêter, mais sera source de motivation.
    LE CARBURANT DE CES MANIFESTATIONS DÉVASTATRICES, C’EST LA CRISE ÉCONOMIQUE TRÈS DURE ET SUSCITÉE PAR LES PUCHISTES DANS LE SEUL BUT DE PROTÉGER LES BIENS MAL ACQUIS.
    La jeunesse malienne sera effectivement manipulée ,non pas par les hommes politiques,mais par les mensonges à répétition des puchistes,l’incompétence d’ASSIMI GOITA et ses camarades ne favorisant pas l’espoir de soulager la souffrance de la population.
    Elle va finir par comprendre qu’elle a été escroquée à accepter des discours mielleux, mais assassins.
    Son réveil sera foudroyant.
    Pour faciliter ce réveil, les hommes politiques doivent cesser d’attaquer les puchistes.
    ASSIMI GOITA et ses camarades ont besoin des hommes politiques pour continuer à manipuler la jeunesse malienne.
    Ils ont les mains dans le cambouis.
    Au fil du temps,ils seront jugés plus par leurs bilans que par “les échecs des hommes politiques”.
    C’est cette réalité qui va réveiller cette jeunesse inculte car elle va découvrir que c’est son avenir qui est entrain d’être obstrué par les puchistes comme MOUSSA TRAORE et ses camarades l’ont fait à ceux du début des années 1960 obligeant plusieurs intellectuels à quitter le pays.
    Le réveil de la jeunesse est nécessaire du fait des crimes qu’ASSIMI GOITA et ses camarades sont entrain de commettre.
    Wait and see.

  2. La dissolution des partis politiques est une réalité.
    Il ne reste qu’à l’officialiser.
    LES MILITAIRES ONT PRIS LE CONTRÔLE DE TOUTES LES FONCTIONS POLITIQUES:président de la République,président de l’assemblée, chef de gouvernement.
    Aucun parti politique n’est associé à la gestion du pays.
    Ceux qui ont tenté de les approcher parmi lesquels l’ADEMA PASJ, le YELEMA..ont vite déchanté.
    ASSIMI GOITA ET SES CAMARADES INCARNENT LA PÉRIODE DE LA DICTATURE MILITAIRE.
    Celle du CMLN différente de celle de L’UDPM.
    Ils rejettent même cette période de l’UDPM incarnée par CHOGUEL MAIGA.
    SADIO CAMARA est la copie conforme de KISSIMAN DOUNKARA.
    ASSIMI GOITA, celle de MOUSSA TRAORE.
    Comme KISSIMAN DOUNKARA et MOUSSA TRAORE, SADIO CAMARA et ASSIMI GOITA se regardent en chien de faïence.
    Un doit nécessairement s’imposer car la crise économique va tellement discréditer les militaires aux yeux des maliens que des accusations vont être divulguer par les partisans des deux camps pour essayer de faire porter l’échec par l’autre camp.
    IL N’Y A PAS D’ALTERNATIVE À LA DÉMOCRATIE.
    Les maliens vont être obligés de sortir comme en 1991.
    Les partis politiques ont intérêt à ne pas se manifester au risque de se faire porter les dégâts en cours et à venir.
    Ils sont le résultat de la démocratie.
    Si elle a cessé d’exister, naturellement les partis politiques disparaissent.
    LA LUTTE POUR LA DÉMOCRATIE EST PLUS L’ŒUVRE DES ASSOCIATIONS, DES SYNDICATS QUE DES PARTIS POLITIQUES.
    Il s’agit de faire revenir le POUVOIR DU PEUPLE.
    Les partis politiques sont des éléments de compétition politique.
    Ce qui signifie qu’ils ne sont utiis qu’à animer la scène politique, pas à lutter contre le pouvoir en place.
    Donc ceux qui espèrent que les partis politiques doivent faire mobiliser la population contre les militaires se trompent.
    ILS SONT TELLEMENT DISCRÉDITÉS QUE LEURS MOBILISATIONS SERONT UTILISÉES POUR MANIPULER LA POPULATION.
    La meilleure stratégie pour les partis politiques, c’est de laisser la population apprécier la gestion des militaires.
    Une comparaison avec celle des partis politiques contribuerait plus à discréditer les militaires que si les partis politiques décident d’affronter les militaires.
    C’est aux jeunes de penser à leurs avenirs comme celle de 1991 l’ont fait.
    En 1991,une grande majorité des jeunes qui composaient les structures de jeunesse de l’UDPM ont fini par aller rejoindre les structures qui luttaient pour l’avènement de la démocratie.
    Les jeunes des différents partis politiques doivent en faire de même.

    • Malheureusement pour vous, la jeunesse d’aujourd’hui n’est pas la même que celle de 1991, et elle a compris tous les enjeux du monde actuel, de sorte que vous êtes plus susceptibles de la manipuler pour satisfaire vos désirs. La pire chose (plus que la dictature militaire) qui puisse arriver à un pays, c’est de se retrouver avec des politiciens véreux de la trempe de ceux qui ont dirigé ce pays depuis 30 ans. Ce qui est encore plus regrettable et révoltant à la fois, c’est que vous avez tous cette attitude hautaine et condescendante de penser que vous (les politiciens) êtes les seuls à savoir ce qui est bon pour le pays.

  3. Youssouf Sissoko, journaliste sans éthique et sans deontologie, tu n’as que tes deux yeux pour pleurer car tes protecteurs politiciens corrompus et apatrides vont disparaître et avec eux tes FCFA! La fin du journalisme végétatif est pour bientôt!

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