Edito :Le sort incertain du Mali

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Les Maliens dans leur grande majorité se cherchent dans les difficultés de toutes sortes liées principalement à la vie chère et aux revenus insignifiants des forces vives. Cela se passe au moment même où les gouvernants, repus, s’enferment dans leur bureau pour réfléchir à la meilleure manière de torpiller la présidentielle de l’année prochaine. On pense à tout sauf à l’essentiel qu’est l’avenir du pays et ce futur ne semble intéresser personne.

En effet, l’enseignement supérieur en particulier et l’éducation nationale qui sont les fondements de l’avenir de ce pays sont laissés en rade. Les autorités se contentent de livrer le chiffre du pourcentage du budget national qui est consacré à ce secteur pour se donner bonne conscience et se détourner aussitôt de l’interlocuteur qui veut les en entretenir. Non, il ne suffit pas d’allouer une part importante du budget de l’Etat à l’école pour qu’elle corresponde aux besoins actuels et futurs du pays car c’est l’investissement le plus important qu’un pays puisse faire pour son devenir.

Le développement, le Mali ne le verra pas sans une école qui forme des cadres d’un bon niveau, avec les meilleures prédispositions à l’édification d’une nation forte, dynamique, inventive et prospère. Cela est le rôle d’un gouvernement responsable, d’un Exécutif qui a le souci du pays. Sans récuser le nouveau qui vient de prendre ses quartiers, on peut dire qu’il est composé en majorité de membres qui auraient dû faire leurs cartons avec le remaniement et dont le maintien fait douter de la volonté d’Amadou Toumani Touré de nettoyer à grande eau les écuries d’Augias.

De même, certaines recrues font penser à des stagiaires que l’on veut former, alors même que le pays est en difficulté et avait besoin, à tout le moins, de cadres aguerris et motivés pour parer au plus pressé. Peut être que le pouvoir sortant ne perçoit pas, pour sa part, cette urgence et militerait pour le « après moi, le déluge » ? On se demande encore ce que font les transporteurs de casseroles dans l’attelage. Est-ce le sentimentalisme à tout crin dont on affuble le commandant en chef ?

Sinon comment comprendre que l’on remette à un néophyte la patate chaude de l’Assurance Maladie dite « Obligatoire » dont le terme est tiré a hue et a dia par le Premier Ministre et les autres membres du Gouvernement. On peut bien les comprendre les pauvres, car ayant hérité d’un dossier pour le moins populiste et alambiqué, mal ficelé, précipitamment mis en marche. Pour des motifs inavoués ou inavouables ? Autrement dit, ils ont un fétiche dont ils ignorent complètement le rite incantatoire. L’amateurisme dont a fait preuve l’exécutif sur la question de l’AMO a été de se dire que c’est quelque chose de bon, donc les travailleurs ne peuvent pas refuser cela parce que c’est dans leur intérêt, autrement dit c’est tout « bénéf » pour eux. Ils auraient dû savoir « qu’il vaut mieux discuter d’une question sans la résoudre, que de la résoudre sans en discuter ».

Ayons tous une pensée pieuse et une bonne intention pour notre cher Mali qui ne sera que ce que nous ses fils en feront. Avec l’école dont nous nous disposons, il ya de quoi avoir du souci. C’est Me Maître Mountaga ou quel politicien qui disait que, dans vingt ans, au maximum, nous serons gouvernés par des illettrés. Il a été bien optimiste. Faites un tour dans les bureaux. L’éducation et la santé sont la base du développement, partout dans le monde. Qui le comprendra enfin au sommet pour sauver ce pays ?

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