Edito : Le Dialogue inter maliens risque d’être un monologue entre partisans de la transition.

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Les régimes s’assemblent et se ressemblent tous en partie dans la manière de gérer le pays. En effet, après la Conférence d’Entente Nationale, CEN, le Dialogue National Inclusif, DNI, les autorités de la transition viennent d’annoncer l’organisation d’un Dialogue Inter Maliens. Cet énième forum va-t-il permettre de corriger les lacunes et failles des précédents foras ? Nul ne saurait avoir des éléments de réponse tangibles, car avec la nouvelle donne, celle relative à la fin de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, il est fort à parier que ce dialogue ne sera pas non seulement inclusif et ne règlera pas le problème de fond. En effet,  tous les acteurs majeurs aux conflits qui ont pignon sur rue au Mali depuis 2012  ne prendront pas part à cette rencontre. Certains comme les membres du CSP/PSD ex CMA sont d’ores et déjà considérés comme des terroristes donc exclus d’office de ce forum.  Sachant bien que les mêmes causes pourraient produire les mêmes effets, tous les grands observateurs s’accordent à dire que ce dialogue sera une grande retrouvaille entre les partisans de la transition et pour un monologue, sans évidemment trouver des solutions idoines à la sempiternelle question des conflits inter et intracommunautaires maliens. La seule différence fondamentale que l’on pourrait faire entre le futur dialogue et les deux précédents c’est sans nul doute le caractère purement national sans interférence ou supervision de l’extérieur. La question que l’on est en droit de se poser est celle de savoir si ce dialogue ne va pas ressembler à tous les autres dialogues, à savoir des belles résolutions et recommandations qui finiront par dormir dans les tiroirs des autorités.

Pour rappel, deux grands dialogues ont été organisés sous le régime IBK. D’abord la Conférence d’entente nationale, ensuite le Dialogue National Inclusif. Si  l’objectif global de la conférence d’Entente nationale était de permettre un débat approfondi entre les différentes composantes de la Nation malienne sur les causes profondes du conflit et qui ont des répercussions sur la paix, l’unité, la cohésion et la réconciliation nationale. Elle a également  d proposé des solutions durables  pour éviter la répétition des conflits. Aux termes des débats, une charte pour la paix, l’unité  et la réconciliation nationale au Mali a été élaborée pour  ensuite être envoyée sur les calendes grecques. Quant au  Dialogue National Inclusif, il  visait à favoriser une décrispation de la crise sociopolitique et sécuritaire que traverse le pays. Il avait été considéré comme  une véritable opportunité d’ausculter le pays pour voir quel est son mal d’où vient-il et comment le soigner. Ce dialogue était souhaité par une écrasante majorité des maliens pour trouver des solutions pertinentes aux problèmes  qui plombent le Mali. Théoriquement nul ne pourrait douter de la pertinence de ces assisses  qui offraient aux maliens, unis par les mêmes convictions et le désir de vivre ensemble, une belle opportunité de consolider le ciment de l’unité nationale. Un fait inoubliable a marqué ce dialogue c’est  la participation de l’ancien Président de la République ATT, et surtout celle des ex rebelles et enfin de toutes les couches sociopolitiques Y compris une partie de l’opposition politique.

Ces deux foras n’ont pourtant pas souffert de problème de légitimité, mais au résultat force est de constater  qu’ils n’ont pas produit les résultats escomptés, car  les problèmes ont demeuré pour ne pas dire qu’ils se sont exacerbé au point de faire perdre à l’Etat central le contrôle de plus de 2/3 du territoire. La Conférence d’entente nationale et le Dialogue national inclusif ne sont pas venus à bout de la crise multidimensionnelle qui a pignon sur rue au Mali depuis 2012. Cet autre dialogue en perspective s’inspirera-t-il des précédents pour corriger toutes les failles afin  que la bataille de l’inclusivité et du consensus soit gagnée. Ensuite qu’il soit véritablement  le début de la fin des conflits inter et intracommunautaires voir maliens pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale. Là également le gouvernement vient de rater un tournant décisif avec cette décision unilatérale relative à la fin de l’Accord. Donc l’inclusivité tant souhaitée ne serait qu’un leurre si tous les acteurs ne participaient pas au dialogue

En somme, si l’initiative en soit n’est pas mauvaise, les risques qu’il soit un dialogue de trop sont très visibles et palpables. Il revient aux initiateurs de réunir les conditions d’un dialogue véritablement national au grand bonheur du peuple.

Youssouf Sissoko

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5 COMMENTAIRES

  1. sangare,c’est ton souhait.Voir ton pays
    à terre.Par extrapolation tu sera aussi heureux de voir ton papa se faire violer par les djihadistes. Tu dois être venu dans ce monde par l’anus. Esprit retors.

  2. Il parait que Assimi et le PM Choguel Maiga peuvent faire 2-3 mois sans penser aux elections, alors qu’ils ne peuvent pas faire une heure sans penser aux voies et moyens pour le Mali de recouvrir son integrite territoriale, de vaincre ledjihadisme, de securiser le pays, de batir une economie forte et diversifiee.
    youssouf, sangare, cela veut dire que les elections ne sont pas une priorite au Mali, comme au Faso ou au Niger.
    C’est pas l’ancien president Nigerian goodluck qui va venir nous emmerder avec sa feuille de route pour les elections baclees.

    • Alors tu es un idiot inculte car ce n’est pas les COLONELS PUSCHISTES et CHOGUEL MAIGA qui vont sécuriser ton pays.
      TANT QU’ILS SONT AU SOMMET DE L’ETAT, LE MALI RESTERA INSÉCURISÉ.
      Des maliens vont mourir chaque jour.
      Vous allez comprendre très tardivement que ce ne sont pas les achats d’armes,utilisés par ASSIMI GOITA et ses camarades comme moyens de convaincre que l’armée malienne monte en puissance,qui vont aider à sécuriser le Mali.
      Ils le savent les obligeant à solliciter les mercenaires russes.
      Qui dit mercenaires pense à une guerre sans fin.
      C’est ça que veulent les maliens?
      Une Somalie ou une Afghanistan bis?

  3. Youssouf Sissoko et sangare, deux MALAKOLON DENW ani FASOMANDJUGU DENW, n’avez-vous pas vu le dialogue national marcher en Afrique du Sud après l’Apartheid, au Rwanda après le genocide, etc? Tout le monde est libre de participer ou pas, mais personne ne va prendre notre pays en otage encore après la mort de l’Accord d’Alger et notre sortie honorable de la CEDAO tous deux instrumentalises par la maudite France ou la Republique de SODOM et GOMOORA.
    Les politiciens qui ont faim sont presses de revenir mais le peuple Malien ne va pas les permettre cela car ils ne sont que des corrompus, des nepotistes et des voleurs de denier public tous formes dans les tres Sales Ecoles d’ALPHA OMAR KONARE, AMADOU TOUMANI TOURE ET BOUA LE VENTRU IBK avec leurs regimes ADEMA-PASJ, PARTAGE DU GATEAU-MALI (ADEMA-PASJ, PARENA, FARE, ASMA, URD, CODEM, UDD, SADI) et RPM

  4. C’est une fuite en avant pour retarder la fin de la transition.
    ON N’A PAS BESOIN DE DIALOGUE POUR SOLUTIONNER L’INSÉCURITÉ EN COURS DEPUIS 2012.
    Il suffit de faire confiance à la souveraineté du peuple malien.
    Ce qui signifie qu’il faut privilégier l’organisation des élections sincères et transparentes.
    Des candidats aux élections présidentielles ou des partis politiques vont exposer leurs solutions pendant les campagnes électorales.
    DANS LES URNES LA MEILLEURE SOLUTION SERA CELLE DU CANDIDAT OU DU PARTI POLITIQUE QUI AURA LA MAJORITÉ DES ÉLECTEURS.
    Dans les grandes démocraties,ce sont les URNES qui décident des solutions sur les grands défis en cours.
    L’exemple c’est Trump qui a exposé sa solution sur le chômage qui ne cessait de monter.
    Une grande majorité des élites l’ont trouvé farfelues,mais pas la majorité des électeurs.
    IL A OSÉ PRIVILÉGIER L’AMÉRIQUE D’ABORD FACE À LA CHINE DANS UN PAYS QUI A INITIÉ LA MONDIALISATION DES ÉCONOMIES.
    Élu, il a mis en exécution sa solution, l’Amérique a retrouvé le plein emploi.
    LES AMÉRICAINS POUVAIENT DIRE QUE POUR RETROUVER LE PLEIN EMPLOI, IL FAUT ORGANISER LE DIALOGUE INTER AMÉRICAIN.
    Le défi actuel du Mali, c’est de retrouver la sécurité.
    LES ACTEURS POLITIQUES SONT AUTORITÉS SUR LA SCÈNE POLITIQUE POUR TROUVER DES SOLUTIONS AUX DEFIS QUI SONT EN COURS.
    Le DEFIS SÉCURITAIRE a sa solution dans les propositions des acteurs politiques.
    Qu’on leurs donne l’occasion de les exposer en organisant des élections sincères et transparentes.
    Au lieu de gaspiller les maigres ressources à organiser le dialogue inter malien,dépensons les dans le processus électoral en commençant par recenser les maliens, à faciliter l’obtention des cartes biométriques….
    Les COLONELS PUSCHISTES sont dans une série de manipulation depuis qu’ils sont au sommet de l’Etat afin d’éviter toute organisation des élections.
    Le dialogue inter malien est une occasion d’éviter de parler des élections.

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