Le printemps sénégalais sera venu des urnes et pas de la rue, si Abdoulaye Wade perd, dans trois semaines, contre Macky Sall, son challenger à un second tour que le président sortant n’avait pas prévu. Témoin : sa boutade indignée « ils ne font pas le poids devant moi » parlant de ses adversaires devant la presse, il y a peu. Wade, c’est vrai, a une longueur d’avance appréciable –dix points- sur son challenger. Mais sur le papier, il est cuit.
D’autant que Moustapha Niasse, Tanor Dieng et Idrissa Seck excluraient toute alliance avec lui. Sans ces faiseurs de roi, Wade ne peut compter que sur la mobilisation de ceux qui se sont abstenus de voter au premier tour, pour des raisons diverses dont la peur des violences. Or, il faut que cette frange qui est importante lui soit majoritairement acquise. Rien ne permet de l’affirmer. Alors, exit l’avocat octogénaire qui a, plus que tout autre, marqué la vie politique de son pays? C’est ce qui semble se dessiner en effet. Et, le cas échéant, ce sera une petite sortie.
Une sortie tragique et indigne de l’opposant teigneux qu’il a été, du laboratoire d’idées salué partout et du tribun hors pair que personne ne souhaitait avoir sur son chemin. Dans un sens, Macky Sall, un de ses nombreux fils spirituels, ne pouvait le remplacer qu’avec sa bénédiction active et toute sa complicité. Mais parce que Gorgui a mené un combat de trop, et de surcroît peu glorieux parce qu’identifié à l’obsession narcissiste d’un père, le voilà forcé à un duel qu’il risque fort de perdre.
Adam Thiam
Adam, je ne fais pas confiance aux opposants en Afrique, ils sont capables de se lacher les uns les autres à cause de petits conflits d’intérêt.
Hé oui !
Bien dit lastus.
L’Afrique est malade de ses opposants.
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