EDITO – Le « chef de chantier » et le pantouflard

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La nouvelle est venue du Sahel, de Nioro, la sainte ville de Cheick Hamahoullah. Le de cujus ATT a annoncé qu’il est candidat à sa propre succession. Une nouvelle qui a embaumé le cœur des millions et des millions de ses concitoyens qui n’avaient pas hésité, quatre mois avant de proclamer, haut et fort, au sein de leurs partis, leur décision de soutenir l’éventuelle candidature du président sortant.

Une manière pour eux de donner leur quitus au bilan de son quinquennat jalonné d’avancées considérables dans tous les domaines : école, emploi, santé, agriculture, route, ponts, logements sociaux etc. Un quitus mais aussi un blanc-seing afin qu’il continue son œuvre de développement dans la paix et la concorde sociales. Un acte de confiance, un instinct de survie qui consiste à faire bloc contre le retour de la caste de bourgeois et de rentiers qui a pillé d’une manière systémique et systématique les maigres ressources financières du Mali durant plus d’une dizaine d’années. Cet appel à la candidature est un réflexe de conservation contre la horde de fripons qui veut, tel phoenix, régénérer de ses cendres et s’accaparer de plus belle nos deniers publics.

L’étape de Nioro du sahel est un soulagement pour des millions de Maliennes et de maliens dont la seule reconstitution de la camarilla des années Konaré donne froid au dos. Pour ces millions d’hommes, de femmes et de jeunes, il n’est pas question de laisser rebondir ces milliardaires de la Démocratie qu’ils sont parvenus à renvoyer, comme des malpropres, en 2002 du pouvoir. Pour eux, il n’est pas question de leur donner une seconde occasion de taper dans les caisses de l’Etat ; de réinstaurer la gestion calamiteuse et scabreuses.

A défaut d’homme neuf, ils se contenteront d’ATT, le seul capable de leur barrer la route et à les empêcher de piller tranquille. ATT qui n’a pas hésité de faire de certains d’entre eux des jeunes retraités (sic) ;

Pour ces braves Maliens, il n’est plus question qu’une minorité de quidams sortie de la cuisse de Jupiter continue à dilapider les richesses du pays, à construire des châteaux, à payer des appartements en France et aux Etats-Unis ; à envoyer leurs enfants dans les meilleures écoles et universités européennes. Dans les meilleurs crèches de Paris (eh ! oui) leurs rejetons à peine sorties de leurs langes ; à détourner leurs femmes et leurs filles avec l’argent volé au peuple.

Ce front du refus, comme en 2002 a décidé de faire bloc autour du soldat de la démocratie, du soldat de la paix, celui qui a préféré éteindre le feu à Kidal ; autour de cet homme pondéré, d’une courtoisie et d’une capacité de pardon hors du commun.

Les Maliens préfèrent un « chef de chantier » à un rentier pantouflard. Ils savent faire la différence entre un vétérinaire et un taxidermiste qui finissent tous par vous remettre votre chien. Mais quel état ?

Ils sont prêts à sortir massivement le 29 avril pour plébisciter l’homme du 26 Mars dans un raz-de-marée et assurer le Takokelen qui donne des insomnies à ses adversaires.

Adama Dramé

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