En dépit de leurs divergences sur presque tous les sujets intéressant la vie de la nation, les maliens forment un seul peuple et arrivent toujours à faire une union sacrée autour de l’armée et de l’équipe nationale. Ces deux entités échappent à leur guéguerre, même si l’armée fait souvent l’objet de polémique et de critiques acerbes chaque fois qu’elle sorte de son cadre régalien pour s’immiscer dans les affaires politiques. Quant à l’équipe nationale de foot Ball, elle fait sans nul doute et sans commune mesure l’unanimité. En effet, l’armée en tant qu’institution a le soutien quasi unanime de tous les citoyens. Elle est le creuset des diversités nationales. L’outil de défense qui assure la sécurité des personnes et de leurs biens, l’armée préserve l’intégrité du territoire et assure la paix et la cohésion. Elle est apolitique et doit être désintéressée par le pouvoir, mais qu’il soit dit en passant, chaque fois qu’elle s’invite sur la scène politique en s’accaparant du pouvoir, elle prête infailliblement le flanc aux critiques les plus acerbes, celles qui incriminent et affaiblissent l’institution militaire. L’armée prend souvent des coups quand elle sort de sa mission régalienne pour s’immiscer dans les affaires politiques. Sinon elle demeure l’outil de défense, la fierté nationale et l’assurance pour la paix, la stabilité et le développement. L’armée est sans nul doute la seule institution autour de laquelle un large consensus se dégage, c’est pourquoi sa neutralité serait gage de sa stabilité, de son respect et même de sa crainte.
Quant à l’équipe nationale de foot Ball, même si sa popularité est fonction de sa performance, elle demeure la deuxième entité la plus populaire du pays. Elle donne de la joie, de l’allégresse comme souvent elle peut rendre triste. Dans tous les cas de figure elle vient après l’armée en termes de soutien et surtout de popularité. Elle fait oublier un tant soit peu les calvaires du moment. L’équipe nationale permet de fédérer toutes les maliens en créant une symbiose entre les citoyens de quelque bord qu’ils soient. Le temps d’une compétition ou d’un tournoi de l’équipe nationale est égal au temps d’une communion nationale pour la soutenir. A titre d’exemple, le mardi 16 janvier 2024, date de la première sortie des Aigles, à la CAN Côte d’Ivoire 2023, les maliens étaient aux anges après l’éclatante victoire de leur équipe nationale. Ils ont oublié leur train-train quotidien en s’extasiant. Ils ont manifesté leur joie toute la soirée après la victoire contre les Bafana- Bafana d’Afrique du sud. Rarement une fin de rencontre n’a mobilisé autant de foule dans les rues et cela à travers tout le pays. La fête a été belle même si certains manifestants ont commis des actes de vandalisme en saccageant des magasins et en brisant des vitres des particuliers dont le seul tort est de se trouver au mauvais endroit et au mauvais moment. Il revient à l’Etat de prendre toutes les dispositions pour éviter que la victoire de l’équipe nationale ne se transforme en cauchemar pour des paisibles citoyens. La deuxième sortie était un duel entre Aigles, ceux du Mali et les aigles de Carthage de la Tunisie.3 Cette rencontre s’est soldée par un match nul d’un but partout, mais l’équipe garde toujours ses chances de qualification pour le tour suivant. Allez les Aigles jusqu’au sacre final, le peuple est avec vous.
En somme, l’armée nationale reste l’institution la plus consensuelle, la plus aimée et la plus populaire. Elle a et continuera d’avoir le soutien indéfectible du peuple. Il revient à l’institution d’être à la hauteur de cette confiance que lui voue le peuple. Quant à l’équipe nationale elle demeure le facteur de cohésion sociale de rassemblement du peuple, car elle donne un tant soit peu de la joie et de l’allégresse.
Youssouf Sissoko